Publié le 26 Sep 2013 - 15:33
«PROMESSES ÉLECTORALES NON TENUES»

: L’Unis propose un référendum pour ou contre Macky Sall

 

 

Selon l'Union nationale des indépendants, un «Oui» ou un «Non» à un référendum populaire permettrait aux Sénégalais de donner une nouvelle légitimité à Macky Sall ou de le contraindre à quitter le pouvoir.

 

 «Êtes-vous pour la fin du régime du Président Macky Sall avant fin 2014 ?». Cette question, l’Union des indépendants du Sénégal (Unis) voudrait la soumettre au référendum lors des prochaines locales» de 2014. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, Amadou Guèye et Cie pensent qu'«après 12 ans d’espoirs trahis par les stratégies de ruse et de corruption, les 18 premiers mois de la deuxième alternance n’augurent pas un changement de cap dans le sens attendu par les Sénégalais».

Ils considèrent que «l’horizon (2017) peut sembler trop lointain et même dépressif» pour les populations qui attendent la réalisation de promesses électorales. «(Nous n’acceptons) pas l’idée que les jeunes qui attendent des opportunités d’emplois doivent finalement se résoudre à différer leurs espoirs en 2017 chez un autre politicien avec des promesses hypothétiques qui n’auront de réalité qu’entre 2017 et 2022, si ce n’est après», lit-on dans la note. «(Nous n'acceptons pas) que pendant cette décennie qui sera perdue, leurs parents aient le temps d’aller à la retraite et que finalement le ménage tombe dans la pauvreté parce que les enfants ne sont pas parvenus à prendre la relève malgré les investissements faits par leurs parents». L'Unis juge encore moins «tenable l’idée que des milliers d’entrepreneurs se résolvent à ranger leurs projets ou enterrent leurs ambitions parce qu’ils ne seront pas parvenus à profiter des richesses».

 

«Étrangers dans leurs pays»

Autre reproche fait au régime Macky Sall, c’est «le patriotisme économique» promis aux Sénégalais «finalement laissés sur le carreau comme des étrangers dans leur propre pays». Pendant ce temps, «d’autres sociétés apatrides, parce que bourrées de capital et pots de vin, continuent de venir ramasser terres et richesses minières, marchés publics et contrats de concessions de services publics comme si ce pays est encore une colonie à mettre sous la tutelle de quelques explorateurs».

Par ailleurs, l’Unis «trouve inacceptable qu’après tout le tintamarre de moralisation de la vie publique qui a justifié la réactivation de la CREI, la justice soit monnayée pour le riche» à travers la médiation pénale. Pendant ce temps, «le pauvre continue d’être pénalisé pour moins que rien». Très amère, l’Unis constate que «le peuple se tait et avale sa tasse de thé, confuse par son propre choix de porter à la tête de ce pays des hommes» dont les «solutions» ressemblent à des «résolutions pompeusement vides qui s’envolent du conseil des ministres chaque jeudi, avec des nominations plus que douteuses, guidées par un népotisme que rien ne semble pouvoir cacher». Pour justifier leur choix, «les gourous de la communication ont beau tailler les décisions du régime dans les pierres solennelles de la rupture, encore restent-elles dans la banalité, incapables de faire bouger les lignes».

 

«Se préparer à agir»

Pour Amadou Guèye et ses camarades, «il faut agir ou du moins se préparer à agir». Et la meilleure manière d’agir, dit-il, c’est d’organiser un «vote populaire» qui devra sanctionner Macky Sall positivement ou négativement à mi-mandat. «Si la réponse est Non, il (le président de la République) reste, alors il aura un mandat renforcé pour continuer ce qu’il fait et les voix comme la (nôtre) se tairont à jamais durant le restant de son mandat», propose l’Unis. Par contre, «si la réponse est Oui, il lui appartiendra d’organiser ce départ soit en démissionnant immédiatement pour se faire succéder par le président de l’Assemblée nationale pour 45 jours, soit en organisant les élections avant décembre 2014 pour passer le pouvoir à son successeur dans la paix et la démocratie».

Mieux, c’est «le Sénégal (qui) trouvera encore là l’occasion de prouver son génie démocratique pour faire face à ces hommes politiques qui obstruent son avenir», poursuit le document. Pour lui, «un président et une population, conscients de la nature des joutes électorales de 2014 comme un référendum sur son départ ou son maintien, ne peut ignorer le résultat de ce vote si effectivement il se confirme en dessous de 20%». Si le cas échéant, «un président ne comprend pas» qu’il est minoritaire, «alors la mobilisation pourra le lui faire comprendre», tranche l'Unis.

 

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