Publié le 22 Aug 2016 - 18:31
‘’INJUSTICES’’ DANS LA SELECTION AU SEIN DES IA ET IEF

La colère des inspecteurs de l’Education

Le Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’Education nationale (SIENS) est en colère. En point de presse ce week-end, ces derniers ont dénoncé un tas d’irrégularités par rapport à la procédure de sélection dans les IA et IEF. Il y a aussi une insatisfaction presque totale en ce qui concerne l’application du protocole d’accords signé depuis un an avec le gouvernement.

 

Les inspecteurs et inspectrices de l’Education nationale du Sénégal dénoncent la procédure de sélection au poste de responsabilités dans les inspections d’académie (IA) et celles de l’Education et de la formation. En point de presse samedi dernier, ils se sont insurgés contre ce qu’ils qualifient d’injustice flagrante. D’après le syndicat, le procédé n’est pas transparent. ‘’Nous assistons à une procédure de sélection qui n’existe que dans le système éducatif’’, déplore le chargé des revendications, El Cantara Sarr.

M. Sarr et ses camarades exigent d’ailleurs une suspension du dossier et une évaluation sérieuse débouchant sur un consensus qui arrange toutes les parties prenantes. D’après le chargé des revendications, le syndicat a été clair, dès le début. ‘’Nous avons dit au ministre de tutelle que nous ne prêtons pas foi du point de vue du recrutement des chefs de services’’. Selon lui, la réponse du ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam a été de leur dire qu’il faut toujours avoir foi aux institutions et aux membres de la commission.

Pourtant, M. Sarr soutient qu’une série de dysfonctionnements a été constatée. ‘’Cela corrobore notre position de principe, parce qu’allant dans le sens de montrer que nous sommes dans un système qui n’est pas transparent’’, a-t-il soutenu. Face à cette impasse, celui-ci estime qu’il est de leur ressort d’envoyer une correspondance au ministre pour lui faire part de l’ensemble des griefs qu’ils ont par rapport à ce processus de sélection. C’est dans la même veine que le syndicalistes ont tenu à rappeler au gouvernement les engagements pris dans le protocole d’accords signé depuis plus d’une année et qui n’ont toujours pas été respectés.

 ‘’Nous voulons une réalisation effective des différents points d’accords’’

Ainsi, ils interpellent l’autorité pour une effectivité de ces points. ’’Comme début de réalisation, nous pouvons tout simplement relever la mise à disposition d’une logistique dans les IEF et IA qui porte sur trois années. Sur tous les autres points, il n’y a aucun début de réalisation’’, regrette El Cantara Sarr. Le chargé des revendications tient à préciser que les centres régionaux de formation des personnels de l’Education devraient bénéficier de cette logistique au même titre que les IA et IEF.  Ce qui n’est pas le cas jusqu’ici.

Les autres points non satisfaits concernent l’avancement dans la carrière des inspecteurs, la question des textes, notamment le décret portant création et organisation des IA et IEF. Par rapport aux textes réglementaires des CRFPE, ils sont jugés injustes par le syndicat. De ce fait, ajoute M. Sarr, le gouvernement s’était engagé à convoquer une rencontre pour essayer de dégager un consensus. Seulement, aucune disposition n’a été prise à ce niveau, si l’on en croit l’animateur de la conférence. Idem pour ce qui est des plans de formation des inspecteurs.

Même état de fait en ce qui concerne les districts administratifs et pédagogiques. ‘’Globalement, dans le protocole d’accords, il n’y a pas eu de réalisations. Pire, la revendication statutaire salaires et indemnités est renvoyée à l’étude sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique, utilisée par l’Etat juste pour faire du dilatoire afin de ne pas corriger les injustices’’, résume le chargé des revendications El Cantara Sarr. Qui évoque aussi la situation des centres régionaux de formation des personnels de l’Education (CRFPE). ‘’Le décret 80 qui organise la vacation stipule que quand nous formons des agents qui entrent dans la hiérarchie, nous devons être pris en charge à hauteur de 3 500 F CFA l’heure. Or,  les formateurs de CRFPE sont (actuellement) pris en charge à hauteur de 1 916 F CFA. Par conséquent, le gouvernement est dans l’illégalité’’, dénonce-t-il. 

AIDA DIENE

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