Publié le 4 Oct 2019 - 16:16
‘’UBI TEY, JANG TEY’’

Effectif à l’élémentaire, mitigé dans le secondaire

 

Les inspecteurs d’académie ont été dans les établissements, hier jour de la rentrée des classes, pour constater le démarrage des cours. Dans le secondaire, la situation est mitigée à Dakar et à Pikine-Guédiawaye.

 

L’école sénégalaise a ouvert ses portes hier, sur toute l’étendue du territoire national. L’inspectrice d’académie de Dakar, Adiara Sy, a fait une tournée dans différents sites de l’académie de Dakar. Si elle signale que les enseignants, dans leur grande majorité, sont présents à leur poste, elle relève néanmoins des problèmes dans le moyen secondaire des établissements publics. Non seulement les élèves ne sont pas venus, mais le peu qui s’y aventurent sont là pour récupérer leurs relevés du second semestre et régler certains détails relevant de l’administratif.

C’est le cas au lycée Blaise Diagne. ‘’C’est dans cet établissement que nous n’avons pas vu la présence des élèves. Nous avons trouvé des flaques d’eau consécutives à la pluie d’hier (Ndlr : avant-hier), mais nous avons une administration engagée et ils nous ont dit que l’ensemble des professeurs qui avaient cours étaient présents, mais il n’y avait pas d’élèves’’, a-t-elle manifesté.

L’inspecteur d’académie de Pikine-Guédiawaye, Gana Sène, soutient que dans les Cem visités, le démarrage est mitigé. Il signale qu’il se pose un déficit d’informations, surtout en direction des élèves dans le moyen secondaire. ‘‘Nous avons pu réussir dans l’élémentaire. Pour le moyen, même si la situation n’est pas très alarmante, elle est mitigée, parce que l’on n’a pas encore atteint la barre des 50 %’’, dit-il. Cela appelle, selon lui, des acteurs du système (parents d’élèves, chefs d’établissement), une autre façon de faire, d’agir pour que véritablement le concept ‘’Ubi tey, Jang tey’’ soit domestiqué par les acteurs, y compris les élèves.

Il admet qu’il y a un travail à faire. ‘’Par rapport aux objectifs que nous nous étions fixés, nous pouvons nous estimer heureux aujourd’hui d’avoir relevé la barre’’. Selon lui, le problème des inscriptions ne doit pas constituer un obstacle pour que l’enfant poursuive les cours. Il a le droit de se présenter à l’école et l’enseignant a le devoir de le faire entrer et lui dispenser des enseignements-apprentissage. C’est peut-être là, à son avis, qu’il faut renforcer la communication pour que chacun sache que les inscriptions ne sont pas un obstacle. Dans le secondaire, les inscriptions vont de 3 000 à 10 000 F Cfa.  C’est peut-être ce qui a fait la différence dans l’élémentaire où il n’y a pas une fourchette dans l’inscription. Gana Sène annonce que sur la base de cet échantillon, l’académie se situe à un taux de réalisation de 60 % du concept ‘’Ubi tey, Jang tey’’.

La situation, dit-il, est en train d’être résorbée dans les autres structures. Il signale que pour ‘’Guédiawaye, il n’y a pas un collège où les dispositions ne sont pas prises, de même qu’à Pikine, les collectivités territoriales et les techniciens ont fait ce qu’ils devaient faire. Mais il se pose un problème de sensibilisation des élèves’’. ‘’Nous avons beaucoup agi, mobilisé les délégués de quartier et c’est ce qui nous a permis d’avoir ce résultat. Notre ambition, c’est d’aller au-delà des 35, 40 % de fonctionnement. Nous voulons que tous les collèges de l’académie ouvrent et fonctionnent dès le premier jour de la rentrée’’, défend-il.  

‘’Dans l’élémentaire, le démarrage est effectif’’

‘’Dans l’élémentaire, les cours ont effectivement démarré avec des enseignants, même dans les écoles en difficulté’’, note Adiara Sy. C’est le même constat fait par l’inspecteur d’académie de Pikine-Guédiawaye Gana Sène qui a visité quatre écoles élémentaires, trois lycées et Cem et une école inclusive. Il résume que dans les quatre établissements élémentaires, le démarrage est effectif.

Sauf que la pluie d’avant-hier a causé quelques désagréments. L’inspectrice d’académie de Dakar note que dans deux écoles élémentaires de l’Ief de Dakar-Plateau (dont Adja Waré Diène) la toiture de trois salles de classe s’est envolée. Vu la situation très difficile, elle compte faire un rapport à la tutelle. La mairie promet de procéder à des travaux de réfection. De même, au Cem Malick Sy, la toiture a été endommagée. ‘’Ce sont des désagréments de dernière minute, qui n’étaient pas prévus et qu’il faut gérer, pour que, très rapidement, les élèves de ces établissements puissent reprendre le chemin des classes’’, constate l’inspectrice d’académie de Dakar, Adiara Sy.

Globalement, ils s’estiment heureux d’avoir réalisé la mise en œuvre de ce concept. Aussi, Adiara Sy signale que les écoles ont ouvert, l’administration est présente de même que les enseignants. Les élèves aussi sont quelque peu présents, surtout dans l’élémentaire. Ce qui lui fait dire qu’à Dakar, la situation est acceptable.

Pour les deux lycées visités dans la banlieue, l’un a démarré les cours, alors que le second a été ponctué par des prises de contact. A Dakar, dans les lycées Maurice Delafosse et Birago Diop, les séries S n’ont pas perdu de temps pour commencer. Dans le privé, c’est sur les chapeaux de roue que les cours ont démarré.

‘’C’est le lieu de lancer un appel aux parents d’élèves pour leur dire d’amener leurs enfants en classe. Le temps perdu ne se rattrape jamais. Pendant qu’ils sont encore à la maison, les structures privées ont démarré. Nous nous sommes rendu compte de l’effectivité du démarrage des cours’’, appelle l’inspectrice d’académie de Dakar Adiara Sy.

Toutefois, elle espère voir les élèves regagner les salles de classe. Par ailleurs, elle réitère l’engagement des autorités pour que les collectivités locales mettent l’accent là où le besoin est plus pressant, c’est-à-dire les écoles inondées. ‘’C’est dans la banlieue où il y a problème. A Dakar, la situation est minime’’, fait-elle remarquer.

AIDA DIENE

 

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