Publié le 25 Jul 2015 - 15:23
AN 1 DE L’ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION

L’Etat engage le processus d’évaluation

 

Une année après sa mise en œuvre, l’acte 3 de la décentralisation sera soumis à une évaluation. Le comité a été installé hier par le ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales, Abdoulaye Diouf Sarr.

 

En une année d’existence, la réforme a soulevé beaucoup de critiques. Ce qui a sûrement influencé les autorités étatiques à faire une rétrospective et évaluer l’acte 3 de la décentralisation. Sur instruction du chef de l’Etat, le nouveau ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales, Abdoulaye Diouf Sarr a procédé hier à l’installation du comité. ‘’Le comité d’évaluation est installé pour passer en revue la première année de mise en œuvre de la réforme de l’acte trois de la décentralisation’’, déclare le ministre.

 Selon Abdoulaye Diouf Sarr, c’est une réforme révolutionnaire qui permet au Sénégal d’aller dans le sens de l’installation des pôles de territoires forts, porteurs d’un développement économique. Et dont l’objectif est de corriger les incohérences au plan de statut des communes qui crée la communalisation intégrale. L’édile de Yoff souligne toutefois que l’acte 3 a eu des apports positifs dans l’expansion des collectivités locales : ‘’En 2015, le fonds de dotation des collectivités locales  a augmenté de plus de quatre milliards’’. Abdoulaye Diouf Sarr reconnaît qu’au bout d’une année de mise en œuvre, il serait judicieux de s’arrêter  pour  essayer de voir les dysfonctionnements éventuels. Ainsi le ministre renseigne : ’’Le comité a pour mission de faire l’évaluation pour dire quels sont les aspects qui méritent une amélioration. Les acteurs concernés sont les élus locaux, les acteurs qui interviennent dans le terrain de développement, les autorités déconcentrées dans les quatorze régions du Sénégal.’’

 Une stratégie inclusive qui, d’après le ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales, permet d’avoir des résultats probants et corrigés. ‘’La réforme est dans sa phase de lancement et va bientôt entrer dans sa phase de croissance avant l’arrivée à maturité qui a pour objectif d’avoir un Sénégal polarisé. Le bilan sera tiré après les travaux du comité  qui a le devoir de rendre ses résultats dans les plus brefs délais pour respecter les instructions du chef de l’Etat’’, a soutenu l’ancien ministre du Tourisme.

 Représenté par son secrétaire général, l’Union des associations des élus locaux du Sénégal (l’Ual), a salué l’initiative. Selon Abdou Khadre Ndiaye, Sg de l’Ual, les effets se mesurent à l’ampleur des attentes que l’ensemble des acteurs et de la société avaient comme exigence vis-à-vis de l’acte 3. M. Ndiaye est par la suite  revenu sur quelques conséquences imprévisibles lors de la mise en œuvre de la réforme. ‘’La reconversion des communautés rurales en communes fait que beaucoup d’entre elles n’arrivent pas à supporter les charges de fonctionnement en milieu rural. Au niveau des zones urbaines, nous assistons à la communalisation intégrale.

Il y a une nécessité de clarification des compétences qui restent à la ville et des compétences qui reviennent à la commune, à la répartition des taxes qui peuvent être collectés par ces deux ordres de collectivités locales’’, a-t-il rappelé. Aussi,  pour le secrétaire général de l’Ual, les attentes placées sur la réforme sont tellement fortes : ’’Si nous tardons à avoir les fruits, l’ensemble des acteurs qui ont pris des engagements devant un électorat devront tirer la sonnette d’alarme’’. Une façon de signaler que les collectivités locales restent une continuité de l’Etat. 

HABIBATOU TRAORE (STAGIARE)

 

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