Publié le 12 Jul 2012 - 08:05
100 JOURS DE MACKY

Les citoyens se prononcent

 

Ibrahima Diop, diplômé en gestion des entreprises (Banlieue de Dakar)

 

''Il est encore tôt pour le juger''

 

''J’ai un peu peur de cette expression 'cent jours' pour la simple et bonne raison que c’est un concept qui a été calqué sur le modèle occidental. Je pense qu’on ne peut pas établir une comparaison à ce niveau-là parce que si on considère des pays comme les USA ou la France, ce sont des gens qui ont déjà des moyens à leur disposition, et qui une fois au pouvoir, vont mettre en oeuvre les engagements pris lors des campagnes. Donc, au bout de cent jours de gestion, les gens pourront les critiquer. Ce qui n’est pas le cas au Sénégal où le Président n’a pas beaucoup de moyens à sa disposition. Par contre, si notre pays était riche, on aurait faire une critique sur la gouvernance de Macky après ses 100 jours. Du coup, il est encore tôt pour moi de faire une critique objective ou subjective, de dire si oui ou non une chose a marché dans sa gestion. A mon humble avis, on doit encore attendre un peu, histoire de lui laisser un peu plus de temps dans la gestion et voir s’il va oui ou non respecter ses engagement programmatiques qu’il a eu à avancer lors de sa campagne électorale.''

 

 

Biram Mbengue, éleveur (Linguère)

 

''Un parcours sans faute''

 

''Macky Sall a fait un parcours sans faute. Il a subventionné l’aliment de bétail, car récemment, nous l’avons acheté à 3500 francs CFA le sac de 40 kg. De plus les prix des hydrocarbures sont à la baisse. Il a aussi réduit la taille du gouvernement. Donc, on ne peut qu’apprécier positivement ses actes. Et nous, éleveurs, nous lui souhaitons plein succès dans tous ses projets.''

 

 

Pape Malick Faye, chauffeur (Mbour)

 

''Résoudre le problème de tracasseries policières''

 

"Les premiers actes posés par Macky Sall et son gouvernement sont d'une importance capitale, surtout par rapport à la baisse des prix du carburant. Nous osons espérer que d'autres mesures allant dans le sens de soulager les souffrances des sénégalais vont être prises. Maintenant, en attendant une baisse beaucoup plus conséquente, nous lui demandons de résoudre le problème des tracasseries policières et autres que nous, les automobilistes, rencontrons sur les routes. Les taxes aussi doivent être revues à la baisse pour permettre un accès facile aux pièces détachées".

 

 

Gaoussou Guèye, président de l'Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche (Mbour)

 

''Il faut une véritable politique de pêche''

 

"Bon, c'est difficile de parler de bilan. Il y a une action positive en matière de pêche, c'est l'annulation des autorisations de pêche des bateaux étrangers d'origine Russes. Mais nous restons vigilants et, à mon avis, il n'est plus questions de le refaire. Il faut mettre en place une véritable politique de pêche. Il faut aller vers une meilleure gouvernance des pêches, surtout faire une évaluation des projets et programme dans la pêche, surtout artisanale. Il faut mettre en cohérence la politique et une bonne planification des activités et redéfinir le rôle de l'administration, des ONGs, des organisations professionnelles. Il faut lutter pour la transparence, et combattre la pêche illégale, asseoir une surveillance en y associant toutes les parties prenantes puisqu'il s'agit d'un patrimoine national."

 

Abdou Khadre Fall, armateur (Saint Louis)

 

''Avec la Mauritanie, rien n'a bougé''

 

''Malgré les efforts consentis dans le secteur de la pêche il n’en demeure pas moins que les problèmes existent toujours. On ne nous implique surtout pas dans les négociations avec la Mauritanie. Le carburant reste toujours cher, et le prix des moteurs est exorbitant, par exemple, un moteur de 15 chevaux coûte 1million 350 mille francs Cfa. Mais notre souci, c’est nos différends avec les garde-côtes mauritaniens ; ils ont saisi mes trois pirogues et moteurs. Et tout cela est dû au manque de vigilance des garde-côtes sénégalais absents dans cette zone frontalière du Sénégal et de la Mauritanie (…) Les négociations des licences de pêche sont mal faites et elles ne sont destinées qu’aux pirogues à filets (gaalou mbaal) et le vrai problème se trouve chez les pirogues de pêche de jour (gaalou getti ter). Je pense qu’il est temps que gouvernement définissent les frontières maritimes du Sénégal et de la Mauritanie. Nous n’avons rien senti bouger avec l’arrivée de Macky Sall. On ne veut plus de promesses, on veut du concret''.

 

 

 

Ibrahima Ndiaye, étudiant (Thiès)

 

''Corriger les impairs d’Abdoulaye Wade''

 

''Je faisais partie des jeunes qui avait soif d’un changement de régime. C’est pourquoi, nous sommes soulagés de porter Macky Sall à la tête du pays. Son élection a charrié beaucoup d’espoirs. Nous lui demandons de corriger tous les impairs d’Abdoulaye Wade jusqu’au bout. Il a déjà fait un pas non négligeable en s’engageant à sauver l’année scolaire très mouvementée. Concernant les audits, nous l’exhortons à continuer les enquêtes sur toutes les personnalités ayant géré des deniers publics du pays. Je demande cependant au président Macky Sall de revoir sa politique de développement social par rapport aux paysans qui attendent toujours leurs semences, les vivres de soudures. Mais le président n’est pas Zorro pour faire des choses concrètes en 100 jours. Pour la région de Thiès, Macky Sall devrait se pencher sur les inondations qui empêche la ville de dormir du sommeil du juste.''

 

 

Marceline Senghor Sonko, opératrice économique (Ziguinchor)

 

''Il est très tôt pour juger Macky sur la crise casamançaise''

 

''Macky Sall est un homme de caractère. Il inspire confiance même si tous les politiciens sont pareils. Il faut attendre encore pour mieux le juger. Macky Sall a l’air de quelqu’un qui est sérieux, l’air d’un travailleur. Il a de l’ambition, sa jeunesse constitue un atout, il est sur la bonne voie. Wade a vraiment fait quelque chose. On attend que Macky fasse mieux. On ne sent pas la diminution des prix des denrées de premières nécessités. Le loyer, l’électricité, les produits d’une manière générale coûtent encore chers. A propos de la crise en Casamance, il est très tôt pour se prononcer, là aussi il faut le voir à l’œuvre pour le juger.

 

(Propos recueillis par nos correspondants)

 

 

 

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