Publié le 8 Jul 2014 - 17:48
1ER JOUR/2E SESSION D’ASSISES 2014 DAKAR

Profil des accusés - cosette et le footeux

 

Premiers accusés à se présenter à la barre à l’occasion de cette 2e session des Assises de Dakar, tenues au Palais de Justice, Mohammed Touré et Mor Talla Ka ont été entendus en milieu de matinée dans le cadre de cette première affaire.

C’est Moustapha Touré qui a été le premier à répondre aux questions des magistrats. Né 1978, à Dakar, de parents qui ont très tôt divorcé, il a vécu avec sa mère jusqu’à l’âge de 7 ans quand son père, à l’occasion de sa circoncision, va le prendre chez lui.

Ces années passées au domicile paternel ne vont, pourtant, pas être heureuses puisqu’avec 12 autres frères et sœurs de ce côté de la famille (du côté maternel, il en a 8 autres), il va être négligé et souvent victime de parti-pris de la part de sa belle-mère :

‘’Mon frère et moi discutions un peu avant qu’on ne m’arrête et il s’est, à un moment, étonné que je sois le seul de la famille à ne pas avoir réussi… Je lui ai répondu que c’était normal, vu que mon enfance avait été sacrifiée pour la sienne, ainsi que celles des autres enfants de ma tante’’, a déclaré l’accusé à la barre.

Cette triste histoire ne s’est, en effet, pas limitée pour Mohammed Touré à de simples brimades d’une marâtre… Retiré de l’école en classe de CM2 alors qu’il était bon élève, l’accusé est resté sans formation, ni autre moyen d’apprendre pendant 9 ans, ses journées étant dédiées à faire les commissions de la maison.

Ce n’est ainsi qu’à l’âge de 23 ans que son père, alors vieux, a décidé que Mohammed allait apprendre un métier et devenir, comme lui, mécanicien. Mohammed a profité de cette nouvelle liberté et, collectionnant les petits boulots en parallèle, il a quitté le domicile paternel et s’est installé tout seul… L’année d’après, il prenait femme et à 30 ans, Mohammed avait déjà ouvert son propre garage.

Aujourd’hui âgé de 38 ans, Mohammed Touré est père de 3 enfants de 11, 9 et 7 ans. Il dit avoir déjà eu maille à partir avec la justice pour une affaire d’escroquerie qui n’a pas abouti, mais autrement, il dit être un citoyen modèle… et ‘’calme’’.

Se présentant à sa suite, Mor Talla Ka a raconté une histoire beaucoup moins mélodramatique que Mohammed Touré.

Né en 1979, à Diourbel, il a grandi comme l’aîné de 7 enfants au sein d’une famille unie et monogame. Maladif, néanmoins, il a dû abandonner ses études en classe de terminale à cause d’ennuis de santé qui l’ont alité un an. 

Conscient de son statut de soutien de famille, Mor Talla Ka s’est ainsi lancé dans le commerce, d’abord comme ambulant, spécialisé dans la vente de chaussures à Colobane, puis au niveau international, entre le Mali et le Sénégal, dans le commerce du tissu Ganila.

Fils modèle, Mor Talla Ka a épousé une parente, en 2005, et dit avoir aujourd’hui plusieurs enfants, même si leur nombre n’a pas été spécifié… Sa petite famille est restée à Diourbel pendant que lui, au moment des faits, louait une chambre dans le quartier de HLM Gueule Tapée.

Arrivé dans la capitale en 2002, Mor Talla se décrit lui aussi comme un homme ‘’calme’’ et  ‘’peu loquace’’, qui a peu d’ami sans pour autant être un hermite… Sa carte joker ? Il est une ancienne gloire du football à Mbacké (où il a poursuivi ses études secondaires) et à Diourbel, dans le cadre des Navétanes.

 

 

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