Publié le 23 Mar 2015 - 19:30
24 CANTINES AU PROFIT DE L’ANPAVH

La Chine au chevet des handicapés

 

Trouver des emplois pour les handicapés afin de les tirer de la rue est la justification du projet de 2000 cantines de l’Association nationale de personnes accidentées vivant avec un handicap (ANPAVH). La Chine a posé la première pierre par l’octroi de 24 cantines.

 

Chez une personne, on a besoin de son esprit et de son expérience. Un handicap ne concerne que les membres. Armé de cette conviction, le président de l’Association nationale de personnes accidentées vivant avec un handicap (ANPAVH), Ousmane Ndoye, a décidé de trouver du travail à ceux qui ont des difficultés de mobilité. Cela, à travers un projet de 2 000 cantines afin que ces individus quittent la rue. Il a alors écrit aux représentations diplomatiques et aux maires au Sénégal. L’Ambassade de la Chine a répondu favorable et a accepté de financer la fabrication de 24 cantines pour un financement de 25 millions. L’inauguration et la remise symbolique des clés ont eu lieu hier à la place de l’Obélisque en présence de l’Ambassadeur et du maire de la commune. 

Du côté des municipalités, l’édile de Fass, Colobane, Gueule-Tapée Ousmane Ndoye (c’est son nom) a lui aussi répondu avec célérité à la requête. Il a octroyé 12 places à l’Association, des endroits choisis par la structure elle-même. Si la Chine a fait preuve de diligence, explique Xia Huang, c’est parce que la réalité et la nécessité l’exigent. La réalité est la douleur physique et la peine morale dont sont victimes les accidentés. La nécessité, d’après l’ambassadeur, est que la coopération entre les deux pays ne se limite pas aux grands ouvrages comme le Grand Théâtre, les stades et ultérieurement l’autoroute Thiès-Touba. ‘’Elle doit être plus proche des soucis et aspirations des Sénégalais. Nous devons faire en sorte que toutes les couches sociales aient la place qui leur revient dans la société’’, plaide l’ambassadeur qui a par ailleurs invité les autres représentations diplomatiques à réagir.

C’est cette même nécessité qu’a compris le maire Ousmane Ndoye ainsi que son homologue de Pikine nord Amadou Diarra qui a lui aussi octroyé à l’ANPAV 12 m². Le projet en question vise la construction de 2 000 cantines à travers le pays, pour 10 000 emplois créés. En partenariat avec les structures de téléphonies et d’autres sociétés dans d’autres secteurs, les membres de l’ANPAVH vont s’activer dans la vente de cartes de recharge téléphonique, le transfert d’argent et la vente de légumes. Et pour cela, l’association dispose de 20 ha au Walo qu’elle compte mettre en valeur.

Cependant, Ousmane Ndoye regrette le peu d’intérêt que les autorités accordent à l’association et à un projet si précieux. Il affirme avoir écrit aux ministères de l’Emploi,  de la Santé, de la Femme, et du Transport, sans aucune réaction de leur part.

Au Sénégal, les chiffres sur les accidents de la route sont inquiétants et devraient inquiéter davantage, car ne cessant d’augmenter. L’ANPAVH affirme avoir noté 22 000 accidents entre 2002 et 2011. Ce bilan a été porté à 4 876 accidents dont 200 décès en 2012. En 2013, le décompte est de 15 350 pour 400 vies perdues. En 2014, l’Association a enregistré 15 109 accidents avec 578 décès. Mais les morts sont déjà partis. Ceux qui vivent la douleur sont par contre les personnes qui s’en sont tirées avec un handicap. D’où la nécessité de porter une attention particulière à l’après-accident.

BABACAR WILLANE

 

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