Publié le 8 Apr 2019 - 13:09
25e COMMEMORATION DU GENOCIDE RWANDAIS

Mankeur Ndiaye souligne les leçons d’un massacre

 

Hier, à Bangui, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Mankeur Ndiaye, et la communauté internationale ont célébré le 25e anniversaire du génocide rwandais.

 

7 avril 1994 – 7 avril 2019. Cela fait 25 ans que le génocide rwandais a eu lieu. Hier à Bangui, la communauté nationale l’a commémoré, en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Centrafrique, Mankeur Ndiaye. Selon l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, ces évènements doivent servir de leçon. Il déclare : ‘’Ce jour (la commémoration) reste une invite à une introspection individuelle et collective, en guise de renouvellement de notre engagement commun à garantir la non-répétition des atrocités ayant conduit au génocide.’’ Ce génocide, fait-il savoir, est l’expression d’un échec collectif : ‘’Nous ne devons jamais oublier, en effet, disait Kofi Annan, que nous avons échoué collectivement à protéger plus de 800 000 hommes, femmes et enfants sans défense qui ont péri au Rwanda… De tels crimes sont irréversibles, de tels échecs, irréparables.’’

Mais, fort heureusement, souligne-t-il, ‘’le Rwanda, ce pays d’Afrique centrale d’à peine 26 338 km2 et de 12 698 523 habitants, a su faire des efforts incommensurables pour insuffler une dynamique de réconciliation nationale. Il a su amorcer, en si peu de temps, des transformations politiques, économiques, culturelles et sociales qui forcent le respect et suscitent l’admiration’’. Le chef de la Minusca estime, en outre, ‘’qu’aucun peuple ne peut surmonter les affres d’une crise sociale violente et faire face à un avenir radieux, sans faire certains choix qui, au demeurant, paraissent difficiles et pénibles, mais sont incontournables. Il s’agit notamment de la réconciliation, de la justice, du pardon, de la réparation’’.

Pour ce faire, suggère-t-il, ‘’il faut, dans nos sociétés, des champions et des leaders capables de vision ambitieuse pour orienter leurs peuples dans la voie de la paix, la stabilité et du développement durable. Nous ne pourrons pas efficacement combattre le génocide sans bannir de nos cœurs la haine, la rancœur, la vengeance, l’esprit de supériorité qui aboutit, in fine, à l’humiliation de l’autre’’. C’est pourquoi, informe Mankeur Ndiaye, conformément au mandat qui lui a été assigné par le Conseil de sécurité, ‘’la Minusca et l’ensemble de l’équipe pays des Nations Unies en République centrafricaine continueront à faire de l’alerte précoce et de la protection des civils, y compris des minorités, leur cheval de bataille. Ils continueront également, avec le gouvernement et tous les segments de la société centrafricaine, à promouvoir la cohésion sociale, la réconciliation nationale et la justice pour tous’’. A l’en croire, ‘’un accent particulier sera mis dans l’accompagnement de la République centrafricaine dans la mise en œuvre du plan national de prévention de l’incitation publique à la violence, à la haine et à la discrimination’’.

Le représentant du Sg des Nations Unies se réjouit, par ailleurs, du fait que ‘’l’accord politique pour la paix et la réconciliation offre une opportunité de réponses aux causes profondes du conflit et de prévention et de lutte contre les violences communautaires. A présent, il nous appartient tous de renouveler davantage notre engagement pour la protection des civils, en nous inspirant de l’engagement légendaire du capitaine sénégalais Mbaye Diagne au chevet de la population rwandaise au prix de sa vie. Tel est notre sacerdoce pour une mise en œuvre du mandat qui nous est confié et ce, conformément aux principes fondamentaux des Nations Unies’’.

Mor AMAR

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