Publié le 19 Sep 2017 - 17:54
2e CONFERENCE DES EVEQUES D’AFRIQUE

Odes pour la présence de Caritas en zone périurbaine 

 

Travailler ensemble et aller dans la même direction. C’est ce que veulent les évêques d’Afrique qui organisent, depuis hier à Dakar, la 2e conférence sur la Caritas, après celle de Kinshasa en 2012.

 

‘’Organiser le service de la charité en Afrique ; le rôle des évêques’’. C’est le thème de la deuxième rencontre des évêques d’Afrique sur la Caritas qui a démarré hier à Dakar. Ces hommes d’église veulent aller dans le même sens. Car, selon l’archevêque de Dakar monseigneur Benjamin Ndiaye, la Caritas traduit, dans les faits, une cohérence indispensable entre la foi confessée en Jésus-Christ et le service du prochain. Elle rend crédible cette foi qui, sans les œuvres, serait morte, comme dit la lettre de Saint Jean.

‘‘Puisque l’évêque préside la charité dans son église particulière, nous nous efforçons, dans nos différents diocèses, non sans difficultés il est vrai, de dynamiser nos Caritas diocésaines avec le concours des populations, des acteurs de terrain, et de différents partenaires, spécialement dans le monde rural. Même s’il m’est d’avis que nous devrions davantage tenir compte des pauvretés en zone périurbaine, par des approches mieux ciblées’’, a dit Mgr Ndiaye.

Par ailleurs, a-t-il souligné, au Sénégal, dans un contexte multiconfessionnel et à grande dominante musulmane, ‘‘nos Caritas ne contribuent pas seulement au développement économique des populations. Elles offrent également, dans le cadre de la promotion humaine, de belles opportunités pour vivre le dialogue des heures entre croyants, notamment entre chrétiens et musulmans’’.

Pour le président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM),  cette conférence vient à point nommé, celui de relever un défi. Selon monseigneur Gabriel Mbilingi, il y a beaucoup de mutations des situations sur le plan anthropologique, sociologique, politique et religieux. L’Eglise d’Afrique, de Madagascar est témoin des transformations significatives qui touchent le monde et notre manière de porter l’Evangile, d’être témoin de Jésus, témoin de l’amour du père dans l’humanité. ‘’La charité nous blesse, nous interpelle. Encore faut-il qu’elle soit organisée afin qu’elle n’aille pas dans tous les sens. La marche et la célébration du jubilé des 50 ans en 2019 à Kampala nous projettent dans ce sens, à nous  organiser comme une église continentale, régionale, nationale, diocésaine, paroissiale et familiale, car l’Eglise est la famille de Dieu en marche. Nous voulons, ensemble, nous mettre au service des pauvres’’, a-t-il prêché.

Pour sa part, le préfet du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral,  cardinal Peter Kodwo Turkson, a soutenu que les gouvernements des pays africains sont les premiers responsables du bien commun. Mais l’Eglise ne peut les laisser seuls face à cette noble tâche de la promotion humaine intégrale. ‘’Elle tend constamment la main aux Etats et apporte  leurs modestes contributions à la bonne marche des nations africaines et au bien commun de leur plan, notamment dans la santé, l’éducation et autres services sociaux. L’Eglise éduque, elle cherche à promouvoir la sainte liberté, la justice sociale, la paix’’.

La déclaration de Kinshasa fait allusion à une lettre encyclique intitulée ‘’Deus Caritas Est’’ que le pape Benoît XVI venait de sortir pour dire : ‘’Dieu est amour.’’ Cette rencontre donnait l’occasion aux évêques d’Afrique, en considérant ce que le pape a dit, de réfléchir à la manière de conduire l’action de Caritas sur leur continent.

DECLARATION DE KINSHASA

Les réalisations cinq ans après

Le coordonnateur régional de Caritas Africa a passé en revue les réalisations des Caritas, après la déclaration de Kinshasa. La Caritas, a-t-il dit, est l’instrument privilégié des prêtres pour les questions de charité à travers les dimensions comme la santé, l’éducation, l’assistance aux personnes touchées par des catastrophes naturelles. Selon Albert Mashika, les évêques avaient demandé que les Caritas nationales  assurent la coordination des actions sur leur territoire respectif. C’est ce qui se passe au Sénégal, à travers sa Caritas. ‘’Les évêques qui sont au Sénégal ont coordonné les actions de l’église et ont donné un peu plus de visibilité, d’impact sur l’amélioration des conditions de vie de la population’’.

Il a été également demandé par les évêques, en 2012, la révision des statuts pour pouvoir les actualiser et les mettre en adéquation avec les directives du Saint-Siège. Cela, a dit M. Mashika, a été fait dans beaucoup de pays d’Afrique. Il y a eu, en outre, l’installation d’un cadre de dialogue et de concertation appelé ‘’Forum pays’’ qui est une occasion permettant aux Caritas nationales et leurs partenaires qui travaillent dans leur pays respectif de se retrouver pour pouvoir planifier, travailler et aller ensemble dans la même direction sur les priorités définies.

VIVIANE DIATTA

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