Publié le 13 Sep 2017 - 15:54
3 021 MILLIARDS DE F CFA POUR RENFORCER LES INFRASTRUCTURES AU SENEGAL (2017-2019)

L’Etat met le paquet

 

Le Sénégal dédie environ 3 021 milliards de francs CFA de ressources internes, soit 64% du budget prévu dans le programme triennal d’investissement, au renforcement des infrastructures socio-économiques. C’est ce qu’a affirmé hier le chef de l’Etat Macky Sall, lors de la cérémonie d’ouverture de l’Assemblée nationale d’Africa50.

 

Après le Maroc, le Sénégal a accueilli, hier, la 2ème édition de l’assemblée des actionnaires d’Africa50. Une plateforme initiée par la Banque africaine de développement (BAD) pour ‘’combler l’insuffisance des ressources allouées’’ aux financements des infrastructures en Afrique. ‘’L’initiative Africa50 est un levier essentiel pour résorber notre déficit infrastructurel, en vue d’accompagner la nouvelle dynamique de croissance sur notre continent. Une croissance qui reste portée par ses énormes ressources naturelles et humaines’’, a lancé le Chef de l’Etat  qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Pour le président sénégalais, il est donc ‘’impératif’’ de promouvoir davantage l’investissement de ce secteur pour réaliser les ambitions portées par les gouvernements africains.

‘’Je voudrais souligner que le Sénégal consacre près de 64% des ressources prévues dans le programme triennal d’investissement sur la période 2017-2019, soit plus de 3 021 milliards de F CFA de ressources internes, au renforcement des infrastructures socio-économiques. Et ceci en vue de favoriser la transformation économique, conformément aux orientations stratégiques du PSE. Et cet effort doit être fait par l’ensemble des pays africains’’, a dit le président Sall. Qui a demandé aux autres Etats d’accompagner et de soutenir Africa50. ‘’Nous allons demander au ministre des Finances de libérer la moitié du capital et non pas le quart. Et aussi, nous autoriserons la Senelec à vous accompagner dans le projet Malicounda, comme coactionnaire à au moins 10 voire 15%, mais également le Fonsis (ndlr : Fonds souverain d'investissements stratégiques). Même si ce fonds est encore balbutiant, il pourrait être un des coactionnaires pour booster ce projet’’, a promis le président de la République.

Renforcer le partenariat avec le privé

En effet, les pays africains ont, à travers le Programme de développement des infrastructures de l’Afrique (PIDA), des projets qui nécessitent la mobilisation d’environ 130 millions de dollars par an, soit 71,264 milliards de francs CFA, a rappelé Macky Sall. ‘’Il convient donc d’agir vite pour atteindre nos objectifs en mettant l’accent sur la réalisation de programmes d’actions prioritaires, en ce qui concerne notamment le PIDA qui a identifié, sur la période 2012-2020, quelque 51 projets autour du continent pour un coût de 68 millions de dollars (ndlr : 37, 27 milliards de francs CFA) avec une concertation de 16 projets prioritaires’’, a-t-il souligné. Dès lors, le président sénégalais a estimé que le ‘’renforcement des partenariats avec le secteur privé’’ permettra de ‘’combler’’ les besoins en investissement massif que ‘’ni les budgets nationaux ni l’aide publique ne peuvent à eux seuls satisfaire’’.

La création du fonds d’investissement en infrastructures Africa 50, à ses yeux, traduit l’ambition du continent de se doter d’un instrument ‘’approprié’’ pour une mobilisation optimale de financements privés dans les infrastructures. ‘’Nous avons créé un ministère dédié au partenariat public-privé et qui travaille aussi sur l’amélioration du cadre d’investissement au Sénégal. Il faut encourager l’ensemble des pays africains à adhérer à ce fonds qui est le nôtre et qui nous permettra de résorber ce déficit en matière d’infrastructures’’, a-t-il plaidé ; appelant ainsi les autres Etats à poursuivre les réformes institutionnelles destinées à améliorer le climat des affaires, à assurer le développement des marchés, des capitaux et à mettre en place des instruments adaptés au financement de projets ciblés. ‘’Le défi est immense mais l’espoir est permis. Car l’Afrique est aujourd’hui un pôle de croissance où l’on peut investir, sécuriser son investissement et le rentabiliser. J’invite donc le secteur privé à saisir cette opportunité et à investir en Afrique. Certes l’atténuation des risques est fondamentale pour tout investisseur, mais nous y travaillons avec le G20’’, a affirmé le président Sall.

De l’avis de Macky Sall, la mise en place d’Africa 50 a été ‘’un succès’’ dans sa conception. Pour son développement, il préconise une mise en œuvre réussie de projets majeurs développés avec le secteur privé dans les énergies renouvelables, à l’échelle du continent. ‘’Je saisis l’occasion pour vous inviter à nous appuyer davantage dans la réalisation de nos projets dans les secteurs sources de croissance et d’emplois en Afrique, notamment dans les énergies renouvelables, mais aussi dans les énergies tout court. Parce que l’Afrique doit aussi diversifier ses sources d’énergie dans l’agriculture, une des priorités de la banque, mais également dans les transports et les TIC’’, a lancé le chef de l’Etat sénégalais.

De son côté, le président de la Banque africaine de développement (BAD) et président du comité de direction d’Africa50, Akinwumi Adesina, a indiqué qu’aujourd’hui, Africa 50 a réussi à ‘’s’imposer comme une entité crédible’’ dans le secteur des infrastructures. Il a également dégagé plus 800 millions de dollars pour 33 pays africains. M. Adesina a toutefois regretté la faiblesse des montants alloués au secteur. Parce que, selon lui, ‘’dans les faits, seuls 60% des quelques 130 milliards de dollars nécessaires’’ au financement des infrastructures en Afrique ont été attribués en 2015. ‘’A l’horizon 2025, sur la base d’un déficit annuel de financement estimé entre 30 et 40 milliards de dollars, il faudra, pour financer l’infrastructure en Afrique, trouver un équilibre entre le financement du développement et l’investissement institutionnel à long terme’’, a-t-il dit.  

MARIAMA DIEME

 

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