Publié le 7 Feb 2013 - 08:35
3 QUESTIONS À IBRAHIMA SARR, DIRECTEUR DU CESTI

 ''Nous ne pouvons pas faire l'économie de ce qu'est le journaliste aujourd'hui''

Le directeur du Cesi, Ibrahima Sarr revient avec EnQuête sur les enjeux qu'impliquent la question de l'harmonisation des curricula pour les écoles de journalisme établies en Afrique.

 

Qu'implique cette question d'harmonisation des curricula pour les écoles de Journalisme réunies dans le cadre de cet atelier ?

 

L'objectif de cet atelier est de voir dans quelle mesure les écoles participantes respectent le modèle de cursus qui a été proposé par l'Unesco à travers le réseau Théophraste des écoles de journalisme francophones. Il s'agit également d'échanger sur les expériences de nos différentes nationalités, langues, traditions universitaires et, parfois même, de niveaux universitaires à partir desquels la formation journalistique est dispensée ; au 1er cycle dans certains pays et au 2nd pour d'autres). Au-delà de ces différences, nous cherchons surtout à déterminer, en partant du modèle général que nous a donné l'Unesco, quels sont les mécanismes par lesquels nous pourrons dispenser la meilleure formation possible dans les pays participants. Le résultat attendu est de permettre aux écoles d'arriver à un certain standard de qualité, de même que de favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants.

 

Dans votre discours introductif, on a pu entendre un questionnement du métier de journalisme. Cet aspect particulier sera-t-il pris en compte dans vos réflexions ?

 

Oui, parce que nous devons fondamentalement partir de la question suivante : "Qu'est-ce qu'être journaliste aujourd'hui ?". Et cela parce que le métier a connu d'énormes bouleversements ; en 2013, la pratique du journaliste n'est plus ce qu'elle était dans les années 50 ou les années 80. J'ai même eu à dire, dans mon discours, que maintenant tout le monde est devenu journaliste du fait de l'essor d'Internet, de l'apparition des Smartphones, du succès des blogs, etc. Donc, dans le cadre de notre réflexion, nous ne pouvons pas faire l'économie de cette problématique : nous sommes obligés de prendre en compte ces évolutions-là dans notre offre de formation, de même que l'environnement dans lequel évoluent les journalistes. Est-ce que, par exemple, il est pertinent de spécialiser un étudiant dans un médium alors que sur le marché du travail on cherche, à l'heure actuelle, des journalistes disposant de compétences transversales ?

 

 

Les établissements d'enseignement privé sont-ils concernés par ce programme ?

 

Dans un premier temps, je crois que les travaux de l'Unesco concernent les établissements publics. Je ne sais pas s'il y aura une autre initiative pour le privé. La présente rencontre met l'accent sur les contenus, alors que celle de 2011 était plus axée sur l'environnement de la formation des journalistes. Dans tous les cas, nous ferons des recommandations à court, moyen et long terme.

 

Sophiane BENGELOUN

 

 

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