Publié le 24 Apr 2015 - 18:01
3 QUESTIONS A GUSTAVE GBERDAO KAM (PRESIDENT DE LA CHAMBRE D’ASSISES DES CAE)

 ‘’Au TPIR, j’étais parti pour 8 mois, mais je suis resté 2 ans’’

 

Qui est Gustave Kam ?

Je suis magistrat depuis 1985, date à laquelle j’ai été nommé comme juge d’instruction. Par la suite, j’ai occupé plusieurs fonctions dont celle de chef de juridiction au Burkina Faso, avant d’être nommé en 1996, Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou. J’ai également fait un parcours au niveau de la chancellerie. J’ai eu un petit parcours au niveau de la Défense et de l’Assistance. J’ai aussi eu à occuper des fonctions au niveau d’un projet d’appui du ministère de la Justice financé par l’Union européenne. Et en 2004, j’ai été nommé juge au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Vous avez certes une expérience de la justice pénale internationale, mais est-ce que la tâche sera aisée ?

Je crois que c’est un défi pour nous, magistrats, mais aussi pour l’Afrique. Je ne dis pas que je suis rodé, mais j’ai une connaissance de la justice internationale. Evidemment que cette expérience du TPIR va nous servir, car ce sont les mêmes charges qu’on retrouve. Mais la tâche ne sera pas certainement facile, car un dossier de justice n’est jamais facile. Les gens ont leur opinion, mais en réalité, le juge ne juge qu’à partir des pièces fournies.

N’avez-vous pas de pression? Et à quand le début et la fin du procès ?

Les pressions, elles existent partout et certaines au niveau des juges... pression politique, pression de la rue, différentes pressions. Sinon ce n’est pas que politique. Il y a celle des organisations de la société civile. Pour le déroulement du procès, un dossier, on sait quand cela commence, mais jamais quand il se termine. La preuve, au TPIR, j’étais parti pour 8 mois, mais je suis resté 2 ans. 

 

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