Publié le 28 Mar 2014 - 20:44
4E JOUR/ 1ÈRE SESSION D’ASSISES 2014

Profil de l’accusé (1)  

 

Un Malien au poignard subtil
 
Moussa Keïta, fils de tailleur, est un Malien de l’ethnie Bambara venu apprendre les secrets de la broderie vestimentaire d’apparat à Dakar. Arrivé en 2007, il logeait chez sa cousine (‘’ma sœur’’, l’appelle-t-il affectueusement à la barre) et son beau-frère, établis au quartier Dalifort.
 
Conscient des charges sociales qui pesaient sur ses tuteurs, Moussa a très vite essayé de subvenir à ses besoins, en trouvant de petits boulots, quand il n'était pas en apprentissage ou dans une salle de sport pour pratiquer la musculation, sa passion.
 
Les coïncidences n’existant pas, c’est dans une salle de Pikine qu’il rencontra Amadou Sagna qui le mit en contact avec sa future victime, le jeune Amadou Dione Diouf. De Moussa Keïta, réellement, on ne peut rien dire de saillant, si ce n’est qu’il possède des manières brusques et une forte voix.
 
En bon Bambara, il attache une grande importance à son honneur, exhortant les juges à le croire, car il ‘’n’est pas un menteur’’. Il s’est servi du couteau parce qu’Amadou Sagna, son antagoniste était beaucoup plus grand et plus fort que lui, étant un lutteur de profession…
 
L’accusé a aussi demandé aux parents du défunt de lui pardonner son acte égaré, en soutenant qu’Amadou Dione Diouf était ‘’un gars bien’’ avec qui il n’avait ‘’jamais eu de problèmes’’.
 
Profil des accusés (2)
 
3 travailleurs des transports en commun… impliqués dans une histoire sordide!
 
La 8e affaire de cette présente session d’Assises a porté devant la justice 3 hommes impliqués dans une histoire pour le moins invraisemblable. Abdoulaye Diallo, le 1er à comparaître, est né en 1984 à Kaolack… Il est célibataire, sans enfants et exerce le métier d’apprenti Car rapide. S’il a été interrogé en premier par les juges, c’est parce qu'il est l’homme qui, agressant une jeune fille dans un car en pleine nuit, l’a tuée d’un coup de couteau (ou de tournevis, comme il le prétend) à la… cuisse.
 
L’accusé Abdoulaye Diallo qui, de son propre aveu, était saoul ce jour-là, a expliqué qu'il n'était pas vraiment lui-même au moment des faits. Il a aussi souligné qu'il a répondu aux provocations de sa victime qui l’injuriait, parce qu’il avait refusé de payer sa place dans le car. La suite ? Abdoulaye Diallo dit s’être enfui, poursuivi par une foule en colère qui l'a rattrapé et roué de coups jusqu’à ce qu’il perde connaissance…
 
Ce retour sur le déroulement des faits permet de faire entrer en scène le 2e accusé du jour, le nommé Moussa Thiam. Né en 1986, marié et père d’un enfant, cet autre apprenti chauffeur a dit qu’il passait par là, au moment de la bastonnade. ''Je ne pouvais pas le laisser là en train de se vider de son sang, alors que la foule le houspillait, en spéculant sur sa mort prochaine!’’ a déclaré Moussa.
 
Bien mal lui en a pris, car en déposant son ami d’enfance à l’hôpital du Roi Baudouin, il s'est fait prendre par les forces de police et rouer de coups jusqu’à ce qu’il avoue être lui-même un agresseur… S’agissant du 3e accusé, le chauffeur Moustapha Tine, c’est le flou total. Aucun des deux accusés ne le connaît. Natif de Pikine et père d’un enfant, il a également affirmé ne pas les connaître et avoir été arrêté. 
 
 

 

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