Publié le 18 Oct 2018 - 21:14
5E CONGRES INTERNATIONAL FRANCOPOL

La sécurité sénégalaise à l’heure francophone

 

Le Réseau international francophone de formation policière (Francopol) est en conclave de trois jours à Dakar. Les pouvoirs publics comptent capitaliser l’expérience dans la lutte contre les menaces nouvelles, lors de ce congrès.

 

L’un des réseaux institutionnels les plus jeunes de la Francophonie, mais aussi les plus dynamiques, Francopol, fête une décennie d’existence, en faisant de Dakar la première capitale qui reçoit son 5e Congrès international. Cette institution dont la promotion et le partage entre polices francophones vise naturellement la gestion des risques et des nouvelles menaces que sont le terrorisme, les flux migratoires et la cybercriminalité principalement. ‘‘C’est un multilatéralisme ambitieux pour ces menaces qui concernent tous ces pays’’, a déclaré le représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif). Cette dernière, qui coiffe Francopol, se félicite de couvrir un large éventail de sujets concernant la sécurité et les enjeux policiers.

Pour contrer ces menaces hybrides et transversales, le mécanisme FrancoPrev va justement être mis en place en décembre prochain à Bruxelles, pour permettre l’échange et la diffusion des connaissances, des expériences et des bonnes pratiques et le renforcement des capacités francophones en matière de prévention. Le réseau qui rassemble une soixantaine d’institutions et de directions de police ou de gendarmerie, d’écoles, de centres de recherche et d’instituts d’une vingtaine de pays différents. ‘‘Beaucoup de nos pays ont été frappés par des actes de violence qu’il nous faut comprendre et appréhender les contours, afin de les contraindre ensemble par la réflexion et l’action’’, a déclaré le directeur de cabinet Mamadou Diop, qui représentait le ministre de l’Intérieur sénégalais.

Selon lui, la thématique de ce congrès s’inscrit parfaitement dans le sillage des enjeux auxquels le Sénégal doit faire face. ‘‘La police nationale est au niveau des standards internationaux en termes de formation, d’équipement et d’engagement dans le cadre de la lutte contre les nouvelles menaces. Cependant, ces efforts ne peuvent porter leurs fruits que s’ils s’adossent à des réseaux comme Francopol’’, a-t-il déclaré.

Profiter des expériences

Avant-hier, le Sénégal procédait, en même temps que le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Niger et le Cameroun, à un exercice régional sur une simultanéité d’attentats à l’aéroport Lss de Yoff. Une pratique organisée par le ministère de l’Intérieur sénégalais en rapport avec le Réseau de la direction de la coopération internationale du ministère français de l’Intérieur. Pour le directeur de cabinet d’Aly Ngouille Ndiaye, ceci va permettre l’‘‘interministérialité de la lutte contre le terrorisme, mais aussi la coopération internationale par l’échange d’informations opérationnelles’’.

Pour le commissaire de police principal et directeur des Etudes de l’Ecole nationale de police du Sénégal, le pays est d’autant plus prêt à faire face à ces menaces qu’il a récemment amélioré et même étoffé son dispositif sécuritaire dans sa réponse aux nouvelles menaces. ‘‘Aucun pays n’est épargné, car ça vient par effet de surprise. Mais, au ministère de l’Intérieur, il y a la création de la Cellule de lutte antiterroriste (Clat), il y a le Comité interministériel de coordination des actions antiterroristes (Cico) qui s’exerce avec des pays qui ont connu la malheureuse expérience des attentats’’, a-t-il déclaré.

Deux structures qui viennent renforcer le plan organisationnel déjà en place et la communauté du renseignement. Une menace terroriste qui est d’égale importance, selon lui, que la cybercriminalité et la migration irrégulière. 

OUSMANE LAYE DIOP

 

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