Publié le 16 Jul 2014 - 16:12
7 ANS DE TRAVAUX FORCES POUR INFANTICIDE

La domestique tranche la tête de son nouveau-né

 

Fatou Ndiaye Dabo a été condamnée hier à 7 ans de travaux forcés pour infanticide par la Cour d’assises de Dakar.

 

Il a fallu faire une pause de quelques minutes pour permettre à Fatou Ndiaye Dabo de reprendre ses esprits et répondre du délit d’infanticide qui l’a conduite hier devant la barre de la Cour d’assises. Mine triste, elle a peiné à se faire comprendre. La domestique, domiciliée à Diamaguene, était tombée amoureuse de son voisin du nom de Seydou. Au bout de quelques semaines de relations, Fatou tomba enceinte. Elle en parla à son amant qui lui demanda de s’en défaire. Pis, Seydou refusa de reconnaître la paternité de l’enfant.

Six mois plus tard, Fatou, voulant préserver sa dignité et son honneur, décida de mettre fin à la vie de son bébé. Une fin d’après-midi, alors qu’elle était seule dans la maison de son employeur, Fatou se rendit dans les toilettes pour accoucher en cachette. Avec l’aide d’un support de spirale d’insecticide, qui ressemble à une lame, elle trancha la région cervicale postérieure du nouveau-né, entraînant ainsi sa mort. Elle enveloppa le corps de l’enfant dans un tissu pour le jeter. Mais c’était sans compter avec ses saignements qui l’ont trahie. Interrogée par sa patronne, Fatou évoqua ses menstrues. Mais son forfait finit par être découvert.

Devant la barre de la Cour d’assises, le président a eu du mal à suivre Fatou Ndiaye et ses explications. Elle a refusé d’élever la voix. «Vous ne nous mettez pas dans une position qui nous aide à vous comprendre», lui a lancé le président, avant qu’elle ne daigne expliquer ce qui s’est passé. «J’ai caché ma grossesse pour que personne ne la voie. Même ma patronne ne pouvait s’en douter. Je mettais tout le temps des boubous de taille basse», a raconté l’accusée.

Devant ces aveux, l’avocat général Abdou Karim Diop a souligné que Fatou Ndiaye Dabo ne devait pas bénéficier de circonstances atténuantes, pour avoir mis fin à la vie de son enfant. Le représentant du ministère public a même parlé d’assassinat. Selon lui, «elle avait pris toutes les dispositions pour tuer son enfant». Il a requis 15 ans de travaux forcés pour cet «acte crapuleux».

Mais Fatou pouvait compter sur son avocat Me Ndèye Coumba Diop qui a soulevé plusieurs questions pertinentes, notamment, ce qui pousse des femmes comme sa cliente à se débarrasser de leurs bébés. «Pourquoi ne pas poursuivre ces hommes malhonnêtes et égoïstes pour complicité d’infanticide ? Ces hommes inconscients qui, au lieu d’assumer leur paternité, poussent des femmes à agir de la sorte ?» a-t-elle ajouté. En plaidant coupable, Me Diop a toutefois jugé le réquisitoire d’Abdou Karim Diop très sévère. Elle a demandé une application bienveillante à l’endroit de sa cliente.

Fatou Ndiaye Dabo a été condamnée à 7 ans de travaux forcés.

NDEYE AWA BEYE

 

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