Publié le 2 Apr 2014 - 22:39
7E JOUR/ 1ÈRE SESSION D’ASSISES 2014

Profil de l’accusé (1) - Il fait la mule pour payer son hypothèque

 

Manuel Perez Fernandez, un Espagnol, a comparu hier pour répondre du crime de trafic international de drogue. 7 kilogrammes de cocaïne avaient été retrouvés, en juin 2009, dans ses bagages, alors qu’avec sa femme il ralliait l’Espagne via le Sénégal, en provenance de Sao Paolo (Brésil). Cette dernière a été vite mise hors de cause.

Elle est retournée dans son pays. Manuel Perez, né à Séville, en 1974, est un transporteur établi à son compte. Il a dit s’être lancé dans le trafic de drogue à la suite d’un accident dans lequel son unique véhicule de travail avait été endommagé, lui occasionnant une facture de 4 600€. 

Dans l'incapacité de nourrir sa famille et de rembourser l’hypothèque de son appartement, ce père de 2 filles a ainsi accepté la proposition de convoyer de la drogue entre l’Europe et le Brésil, via le Sénégal, en contrepartie de 1 000 dollars américains (500 000 F Cfa). Pensionnaire de la prison à Dakar depuis maintenant 5 ans, l’accusé a dit regretter amèrement son geste, d’autant qu’il  souffre du diabète. Il a révélé s’être par deux fois évanoui en prison, du fait du manque de soins…
 
Et il n’est pas le seul à souffrir des séquelles de ces petites ‘’vacances’’ au Brésil puisque, toujours selon lui, sa femme Maria Rosario suit actuellement une thérapie à cause d’un traumatisme né de leur arrestation en 2009.
 
Profil de l’accusé (2) 
 
Ce Bolivien transportait 1 kg de cocaïne dans son ventre
 
Le deuxième accusé à avoir comparu hier, est un Bolivien qui partage avec son prédécesseur le même pays de résidence, à savoir l’Espagne. Il s’appelle Mathias Sanguino Roman. Il est un menuisier de 54 ans spécialisé dans l’aluminium. Il est né à Béni, en Bolivie, est marié et a 3 enfants. Ses rapports avec ses proches, et particulièrement sa femme, sont depuis son incarcération très irréguliers et espacés. 
 
Mathias Roman a été arrêté à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, en provenance de Bolivie. Si tout s’était déroulé comme convenu, il aurait fait une escale d’une semaine au Sénégal pour entrer en contact avec ceux chargés de lui donner le billet de retour vers l’Espagne, sa destination finale. Mais, transportant la drogue à l’intérieur de son ventre, il a expulsé les 112 boulettes de cocaïne, après avoir subi un lavement à l’hôpital Principal de Dakar.
 
Mathias Roman dit avoir tenté sa chance, en tant que mule, après avoir perdu son emploi, puis fait un accident qui lui a occasionné des mois de rééducation, le mettant complètement à sec. Il a donc accepté la proposition d’un homme, Mike, qui l’a mis en contact avec un dealer à Dakar allant sous le surnom du ‘’Nègre’’. En contrepartie de 4 000 dollars américains (2 millions de nos francs), il avait donc obtenu de Mathias Roman qu’il convoie la drogue de l’Amérique du Sud vers l’Europe.
 
Profil des accusés (3) 
 
3 accusés à la crédibilité différemment appréciée
 
Respectivement présentés comme le fournisseur, le détaillant et le livreur d’un très organisé réseau d’écoulement de drogue, Ibrahima Diallo, Pape Sow et Diouldé Kandé ont comparu, hier, pour répondre de l’accusation de détention et trafic de chanvre indien. Comme un seul homme, ces trois accusés n’ont cessé, depuis leur arrestation en novembre 2008, de clamer leur innocence. Le résultat de cette stratégie de défense a eu des résultats mitigés…
 
Dans le cas d’Ibrahima Diallo, par exemple, la drogue aurait été retrouvée en sa possession (125 grammes). Dans celui de Diouldé Kandé, le fait qu’il ait été pris avec de l’argent (selon lui en sa possession pour solder l’achat d’un mouton de Tabaski) ne permet pas qu’on lui impute d’avoir quelque chose à voir, de près ou de loin, avec les 11 kilos de chanvre découverts dans la maison où il se trouvait au moment de son arrestation, puisque ce n’est pas son domicile. 
 
Pour en revenir à nos accusés, eux-mêmes, ils présentent des profils très banals : Ibrahima Diallo est né en 1988 à Dakar, il se dit pêcheur et domicilié à la Médina ; Pape Sow, lui, est âgé de 47 ans et exerce le métier de marchand (de mouton et de tissus, paraît-il) ; Diouldé Kandé, enfin, est un élève du même âge qu’Ibrahima Sow. 
 
 
 

 

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