Publié le 24 Dec 2012 - 03:00
7E JOUR-PROFIL

Le gang des Nigérians

 

 

Tous anglophones, les 4 Nigérians qui se sont présentés à la barre hier, dans le cadre du 2nd procès de cette 7éme journée d’Assises, seraient les membres d’un gang spécialisé dans le trafic de cocaïne à Dakar.

 

Vêtu d’une chemise rouge à carreaux, le 1er à se présenter devant les juges a été Cyril Iwegbuna. Né en 1968, marié et père de 2 enfants au Nigéria, l’accusé serait arrivé au Sénégal en 2006 dans le but de transiter vers l’Europe, mais sans succès. Domicilié à la Médina, il se présente comme un professionnel de l’installation de matériel de sonorisation, qui tire ses revenus des petits boulots qu’il exerces au niveau des églises de la place. Parallèlement à cette occupation, Cyril Iwegbuna explique se faire de l’argent grâce à un petit commerce d’accessoires vestimentaires.

 

Venant à la suite d’Iwegbuna, Victor Nwokoro est, lui, âgé de 35 ans. Arrivé à Dakar en 2002 dans le même but que son compatriote (et, visiblement, avec la même infortune), l’accusé aurait, depuis lors, ouvert un salon de coiffure avec un associé. D’une taille avoisinant le mètre cinquante, bedonnant, Victor Nwokoro dit avoir quitté l’école en cours moyen secondaire. Mal rasé, le torse moulé dans un sweater noir, il s’est adressé de manière douce et très respectueuse aux juges, bien que sa voix, enrouée, a trahi une addiction certaine à la cigarette.

 

Le 3e à être entendu va par le nom de Salomon Ananaba. Peu loquace, il a brièvement répondu, mais d’une voix forte, aux juges, ce qui pourrait renseigner sur un éventuel passé militaire. Né en 1976, il habite à Sacré Cœur 3, à Dakar, où il dit, lui aussi, être venu pour faire escale, en partance pour l’Europe. Marchand sans plus de précision au moment des faits, il est l’hôte du 4e membre de la bande, Evans Iyoha. Salomon Ananaba a, en outre, déjà été incarcéré en 2008, pour une durée de 15 jours, pour avoir créé des troubles à l’Ambassade du Nigeria à Dakar.

 

Evans Iyoha, enfin, dit avoir été interpellé par la police, alors qu’il était à Dakar pour des vacances dans la famille de sa petite amie, une certaine Fatou Diop. Vivant et travaillant en Espagne comme chauffeur pour une société de construction locale, il dit être d’abord resté à l’hôtel, avant que des problèmes financiers ne le contraignent à habiter chez son compatriote, Salomon Ananaba.

 

S’exprimant fort, avec un débit rapide, il a répondu sans gêne aux questions des juges et s’est énervé assez vite, quand il a estimé que ceux-ci ne comprenaient pas ses propos. Il a, en outre, le tic verbal de s’adresser aux gens par l’honorifique titre de «My Lord», une expression bien de chez lui.

 

Fatou SY

 

 

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