Publié le 18 Oct 2012 - 12:15
ABDOUL MBAYE SUR LE PROBLÈME DU SECTEUR DE L’ÉNERGIE

“Notre situation énergétique est celle d’une crise“

 

Photo Google

 

 

Le Premier ministre Abdoul Mbaye décrit une situation critique du secteur énergétique marquée par des coûts de production élevés, une forte dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, malgré les fortes subventions allouées au secteur. C’était hier à l’occasion de l’ouverture du colloque scientifique sur l’énergie initié par l’Amicale des diplômés de l’École Polytechnique de Thiès.

 

 

La question de l’énergie reste préoccupante. Alors que les nouvelles autorités, dans leur lettre de politique sectorielle, ont fixé pour l’horizon 2017 le redressement financier et opérationnel de la SENELEC ainsi que la variation des différentes sources d’énergies, le Premier ministre Abdoul Mbaye voit un secteur qui est encore en crise malgré les subventions. Il l’a fait savoir à l’ouverture du colloque de l'Amicale des diplômés de l’École Polytechnique de Thiès, sur le thème “Les défis du Sénégal pour un accès universel à l’énergie : Bilan et perspectives“.

 

“Au Sénégal, notre situation énergétique est celle d’une crise. L’énergie reste l’un des défis majeurs que notre pays doit relever. Nous avons une forte dépendance vis-à-vis de l’approvisionnement en hydrocarbures, constituant un lourd fardeau pour les dépenses publiques et entraînant des déséquilibres considérables de notre balance commerciale. La production d’électricité reste très peu diversifiée et expose le Sénégal aux aléas du prix du pétrole“, a décrit Abdoul Mbaye. Selon le chef du gouvernement, cette situation est à l’origine des coûts de production très élevés, qui impose au gouvernement de verser à la SENELEC une subvention annuelle afin de maintenir les prix de l’électricité à un niveau supportable pour les ménages, sans que cela puisse empêcher ces coûts de rester élevés.

 

Taux d’électrification national de 70%

 

Pour l’année 2012, la subvention allouée au secteur va avoisiner les 120 milliards de F Cfa, selon Abdoul Mbaye, sans compter certains investissements dans le secteur géré par l’État. “Les prix de l’électricité et des produits pétroliers, malgré les subventions, restent peu compatibles avec une économie compétitive et difficilement accessible à des populations à dominance rurale et pauvre. Pourtant, cette subvention, c’est plus que le budget de la Santé, c’est autant que le budget de l’Agriculture“, a informé le Premier ministre. Malgré tous les investissements alloués au secteur, le taux d’électrification national du pays reste à 54% dont 90,1% en milieu urbain et 23,8% en milieu rural. “Le Sénégal s’engage à résorber le gap d’infrastructures énergétiques à l’intérieur de tout le territoire afin d’atteindre, dès 2017, un taux d’électrification nationale de 70%, soit 95% en milieu urbain et 50% en milieu rural“, a-t-il ajouté.

 

Diversité des sources d’énergies

 

Pour redresser la situation énergétique du pays, le Premier ministre appelle à la “promotion des énergies renouvelables, à l’élargissement de l’accès des populations aux services modernes de l’énergie en veillant à une répartition plus équitable et tout en privilégiant les régions défavorisées. “Les énergies renouvelables constituent pour le Sénégal un enjeu considérable. Le gouvernement projette d’atteindre un taux de pénétration de ces énergies renouvelables, commerciale comme biomasse de 15% d’ici à 2025“, souhaite M. Mbaye.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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