Publié le 27 Aug 2012 - 11:20
ABDOULAYE SAKHO SUR LA SUCCESSION DU PRESIDENT DE LA CAF

 ''Il est temps qu'Hayatou laisse la main aux autres''

Le professeur Abdoulaye Sakho, fondateur de l’Institut droit du sport de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD), juge dans une tribune transmise à l'APS que le temps est venu pour les dirigeants actuels du football africain de passer la main.

"Il est temps qu’ils laissent à d’autres le soin de poser leur pierre à la construction du football africain", écrit le professeur Sakho qui réagissait au projet de modification des conditions d’éligibilité à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF).

 

Il est prêté à la Fédération algérienne de football (FAF), la volonté d’introduire une modification des règles d’éligibilité à la CAF, qui exclurait de la course ceux qui ne siègent pas au sein de son Comité exécutif. "Ceux qui font ce genre de propositions ne me paraissent pas aptes à prendre les décisions qui conduiront le football continental à la hauteur du talent de ses footballeurs qui font vibrer les championnats des pays développés", écrit encore le Directeur et fondateur du Master droit du sport de l'UCAD.

 

Il a ainsi rappelé aux dirigeants de la CAF le slogan de la première Coupe du monde organisée en Afrique (Afrique du Sud 2010). "L’un des slogans les plus utilisés lors de la Coupe du Monde de football en Afrique était Ke nako pour signifier que l’heure est venu. J’ai envie de dire que l’heure est venu pour que d’autres arrivent dans le système dirigeant de la CAF’’, a par ailleurs ajouté M. Sakho, agrégé de droit.

 

Parlant de la situation actuelle du football africain, il avance que "l’heure est à la mise en place d’une nouvelle forme d’organisation pour le football". "Comment faire pour que les responsables élus puissent s’appuyer sur les compétences des personnes ayant une maîtrise des techniques économiques, juridiques et de gestion, adaptées aux données spécifiques du monde sportif ?'', s'interroge-t-il de suite. "Comment faire pour que les dirigeants actuels du football africain, puissent se muer en gestionnaires dont le travail consiste à diriger, à coordonner de façon efficace les ressources humaines, matérielles et financières en vue d’atteindre des objectifs acceptables ?", se demande-t-il encore.

 

A ces questions, la CAF ne répond pas, selon lui, alors que "la fracture entre le football africain de niveau international et le football africain interne se creuse de plus en plus". "Ce serait facile d’accuser les Etats africains et leur mode de gouvernance. Mais sur ce coup, j’accuse plutôt plus les dirigeants du football africain qui laissent le football mourir sur le continent : la Ligue des champions ne déchîine pas les passions, et donne l’impression d’une compétition pour une petite partie de l’Afrique", dit-il, estimant que "les championnats nationaux se meurent faute de qualité". "Même la CAN semble être soutenue par les Etats qui, soucieux de leur rayonnement international et de la paix sociale interne, paient au prix fort la participation de leurs stars planétaires pour augmenter leurs chances de remporter le trophée", note l'universitaire pour s'en désoler.

Pour lui, cela ne peut plus durer, d'autant plus que "dans toutes les institutions démocratiques, ce constat aurait conduit à un changement de mode de gouvernance ou un changement d’hommes en vue d’impulser des réformes et de prendre les décisions idoines".

Dirigeant la CAF depuis 1988, le président Issa Hayatou est soutenu par plusieurs Fédérations membres de l’instance dirigeante du football africain, même s’il ne s’est pas encore déclaré candidat à sa propre succession.

Seul l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Anouma, membre du Comité exécutif de la FIF, a fait acte de candidature, mais le projet de modifications du mode d’éligibilité pourrait mettre fin à son ambition.

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