Publié le 1 Apr 2019 - 12:02

Abou Abel Thiam

 

Pour une certaine opinion, si Macky Sall veut avoir un meilleur bilan durant son second mandat, il doit avoir un gouvernement de technocrates. Abou Abel Thiam n’est pas de cet avis. Le président du Collège de l’Artp estime que, non seulement les technocrates n’ont pas de place dans un gouvernement, mais leur présence n’est pas gage ‘’de réussite’’. Pour étayer son argumentaire, l’invité de l’émission ‘’Jury du dimanche’’ de iRadio déclare que ‘’l’histoire a montré que les ministres les plus brillants sont ceux dont le Cv ou la trajectoire n’a rien à voir avec l’activité gouvernementale dont ils avaient la charge’’. 

Ainsi, M. Thiam considère que ‘’c’est un faux débat que d’appeler à la constitution d’un gouvernement composé de technocrates, d’experts’’. Pour lui, ‘’c’est une fausse vision, car la fonction de ministre est éminemment politique’’. Soulignant ‘’qu’il n’y a pas d’école d’apprentissage de la fonction ministérielle ou présidentielle’’, M. Thiam d’ajouter : ‘’Les ministres, ce sont des personnalités du pays qui s’investissent dans des partis politiques et qui ont vocation à diriger (…) C’est le politique qui commande les militaires, les technocrates, l’Administration.’’

...Par conséquent, il dit ne pas comprendre que, pour la formation d’un gouvernement, ‘’on fasse appel à un expert qui n’a jamais été dans la politique, ni donné son coefficient personnel dans la trajectoire du président’’. Selon toujours son argumentaire, ‘’les technocrates font certes partie du Sénégal, mais ils doivent rester à leur place’’. En d’autres termes, il déclare sans ambages ‘’qu’un technocrate n’a pas sa place dans un gouvernement’’.

‘’Pour moi, dit-il, il a une place éminemment importante et c’est d’être dans les cabinets, dans l’Administration et d’être commandé par les politiques‘’. Encore que, de l’avis de l’ancien journaliste, ‘’il n’est pas dit qu’on n’est compétent que lorsqu’on est technocrate’’. Cela d’autant que, relève-t-il, ‘’certains technocrates commencent à goûter à la politique, lorsqu’ils arrivent dans le gouvernement’’. Ce qu’il qualifie de ‘’mélange de genres qui n’est pas propice à la bonne application de la politique du gouvernement’’. Une raison suffisante pour que ‘’chacun reste à sa place et que le technocrate sache que la place qui lui est dévolue est éminemment importante, parce qu’autrement, le ministère des Forces armées serait dirigé par un expert militaire’’. 

 

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