Publié le 14 Sep 2018 - 21:25
ABUS DE CONFIANCE

Deux sociétaires de Pamecas écopent de 6 mois ferme 

 

Le tribunal correctionnel de Dakar a condamné à 6 mois ferme, deux présidentes de groupements féminins à Guinaw Rail, reconnues coupables d’escroquerie au préjudice de Pamecas (Partenariat pour la mobilisation de l'épargne et le crédit au Sénégal). Fatou Dieng et Awa Wade doivent allouer la somme de 28 millions de francs Cfa à la micro-finance.

Dans cette affaire, les deux dames étaient initialement poursuivies pour un montant de 66 millions de francs Cfa. Selon le plaignant Abass Diagne, responsable Pamecas Pikine, les prévenues avaient obtenu, en 2015, un premier décaissement évalué à 64,665 millions de francs Cfa. Ce pactole était réparti entre 40 groupements féminins à raison de 200 000 F par membre. Après avoir remboursé 35 800 900 F Cfa, elles peinaient à solder le reliquat. Malgré tout, Pamecas leur a accordé un second financement de 56 900 780 F Cfa qui n’a pas été remboursé intégralement. Là aussi, elles n’ont versé que 29 655 100 F Cfa à l’institution financière.

Celle-ci a découvert le pot-aux-roses, lors d’une assemblée générale convoquée chez Fatou Dieng. Alors qu’il croyait que les manquants étaient imputables aux bénéficiaires, M. Diagne est tombé des nues en apprenant la vérité. Lors de la réunion, il a découvert qu’une somme de 100 000 F Cfa était prélevée sur les 200 000 F Cfa octroyés à chaque membre. Ayant comparu seule, Fatou Dieng avait, lors du procès, contesté les faits.

Elle soutenait avoir tout reversé aux agents de crédit qui faisaient les recouvrements. Même les manquants, elle les résorbait avec son propre argent. Des arguments qui n’avaient pas convaincu Me Bamar Faye, conseil de Pamecas. Il lui a opposé un rapport d’expertise  attestant un gap de 66,859 millions. C’est pourquoi il sollicitait le paiement de dommages et intérêts de 70 millions. Mais Mes Baba Diop et Aliou Cissé avaient contesté le rapport, puisque n’étant pas contradictoire. Alors que le parquet avait requis 1 an dont 6 mois ferme contre leur cliente, ils avaient plaidé la relaxe pure et simple.

Mais le tribunal a condamné Fatou Dieng. Toutefois, la prévenue recouvre la liberté, car elle est en détention préventive depuis 10 mois.

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