Publié le 13 Apr 2017 - 16:49
ACCÈS A L’ÉLECTRICITE, À LA SANTE, À L’EDUCATION…

Diayane Sérère étale ses doléances

 

Les habitants du village de Diayane Sérère veulent accéder aux infrastructures sociales de base, notamment la santé, l’électricité, l’eau… Ils ont organisé vendredi dernier un rassemblement devant leur case de santé pour étaler ces principales doléances.

 

Diayane Sérère. Un village qui, comme son nom l’indique, est essentiellement habité par des Sérères. Situé à l’Est de la commune de Fandène à quelques kilomètres de Thiénaba, Diayane est l’un des derniers nés des patelins  de Fandène. Avec une population qui avoisine les 519 habitants (dernier recensement), Diayane est un village tout particulier, où on retrouve très souvent des noms de famille : Tine, Ndione, Diaw et Faye. En revanche, musulmans et catholiques y résident dans un esprit ‘’convivial’’. En effet, ils se côtoient et se battent pour la même cause : obtenir de l’électricité, de l’eau et au moins une école primaire dans leur propre village, qui ne dispose que d’une case des Tout-petits. ‘’Inadmissible’’, selon ses habitants qui ont tenu ce vendredi 7 avril un sit-in pour demander aux autorités d’honorer leurs engagements.

Pour le chef du village Thomas Tine, de ‘’bonnes choses’’ ont été faites par les autorités locales, en l’occurrence le maire Augustin Tine, par ailleurs ministre des Forces Armées. Par contre, soutient-il, il y a des choses à ‘’parfaire’’ pour améliorer le vécu quotidien des ‘’Diayanais’’. ‘’Nous avons une case de santé, mais peu équipée. L’eau et l’électricité constituent nos principales préoccupations. D’autres villages sont électrifiés. Et pourtant, nous sommes sur la même ligne’’, confie avec conviction le quatrième chef de village de Diayane, tout en réclamant ‘’l’émergence’’ de son village. ‘’C’est un droit pour nous de demander à avoir de l’électricité, de l’eau, une école... C’est à la limite une nécessité. Nous sommes à l’ère de l’émergence du Sénégal. Nous voulons également que notre village soit émergent. Les autorités ont fait de bonnes choses, mais nous voulons qu’elles fassent encore plus’’, révèle Thomas Tine devant les villageois venus prendre part à la rencontre.

‘’Des lampes-tempête pour réviser’’

A chaque village ou commune ses difficultés. Diayane Sérère ne fait pas exception, car les élèves qui sont à la quête perpétuelle du savoir vivent le martyre. Ceux du primaire parcourent 2 kilomètres pour aller étudier. Il leur faut braver la chaleur entre Diayane et Koussoune. Pour leurs aînés du moyen (Cem) et du secondaire (lycée), la situation est encore beaucoup plus compliquée, puisque 4 km séparent leur village du lycée. ‘’Nos élèves étudient dans des conditions difficiles. Ils parcourent plusieurs kilomètres pour aller étudier. Quand ils reviennent le soir, ils se servent des lampes-tempête pour réviser leurs cours. C’est vraiment inconcevable’’, tempête à nouveau Thomas Tine. D’après lui, il appartient aux autorités de trouver des  solutions ‘’idoines pour réparer cette injustice sociale’’.

Pour sa part, le porte-parole du jour du mouvement ‘’Diayane debout’’ à l’origine de ce sit-in indique que le problème de l’électricité constitue ‘’un blocage pour le développement économique et social de son village’’. Si le village accédait à l’électricité, dit-il,  cela contribuerait de façon ‘’efficace’’ à éradiquer la pauvreté. ‘’L’électricité est au développement ce que le sang est au corps humain’’, paraphrase ainsi Jean Noël Ndione.

Toutefois, il affirme que sans électricité, leur village ne ‘’peut pas décoller’’. ‘’Il est temps que Diayane soit debout pour réclamer ses droits. Nous avons droit à l’électricité et au développement. Nous avons les mêmes droits que tous les autres citoyens de ce pays’’, poursuit le représentant de la communauté estudiantine de cette bourgade. Ainsi, il invite d’ores et déjà le Président Macky Sall à entrer dans le ‘’temps de l’action’’ comme il l’a dit lors de son adresse à la Nation à la veille de la fête nationale de l’Indépendance. Lui  et ses camarades attendent du chef de l’Etat des actions concrètes comme leur accès à l’électricité, à l’eau, à l’éducation et à une santé de qualité ‘’pour un  Diayane émergent’’.

De leur côté, les autorités municipales ont tenu à rassurer les populations qu’elles feront de leur mieux pour prendre en compte ‘’toutes leurs préoccupations’’. Selon le secrétaire municipal, Martial Antoine Ndione, la route Thiès-Diayane longue de 9 km a déjà été goudronnée pour un montant global de 700 millions de F CFA. Et donc, assure-t-il, l’équipe municipale fera autant pour les autres secteurs. Lui emboîtant le pas, le premier adjoint au maire de Fandène, Diaw Ndoye, a affirmé tout de même que l’édile Augustin Tine est en train de travailler ‘’d’arrache-pied’’ pour participer à l’amélioration des conditions de vie des populations car, dit-il, ‘’il y va de leur sécurité’’.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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