Publié le 8 Oct 2015 - 23:01
ACCORDS ENTRE GOUVERNEMENT ET SYNDICATS

Le Sudes liste les manquements

 

Il y a certes des avancées importantes sur le respect des accords entre gouvernement et enseignants. Mais celles-ci restent largement insuffisantes. La position est du Sudes qui a organisé une conférence de presse hier. Le silence des médiateurs est aussi dénoncé.

 

Hier, c’était la rentrée des classes. Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) en a profité pour faire le point sur l’application des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, au lendemain de la réunion du Comité de suivi. A travers une conférence de presse, les camarades du secrétaire général exécutif Amadou Diaouné invitent l’Etat à un respect des engagements.

‘’S’il faut faire une évaluation globale de la mise en œuvre des engagements du gouvernement, ce sont des progrès encore insuffisants. (…) ; des lenteurs administratives persistent toujours. Le traitement financier des dossiers issus de l’opération ‘’coup de poing’’ est encore à la traîne. Le paiement des rappels de validation différé de trois longues années’’, regrette le Sudes.

Il est à noter que ce dernier point reste un véritable point d’achoppement entre les deux parties. Le gouvernement a fait comprendre qu’il ne peut démarrer le paiement des rappels qu’à partir de 2019. Alors que pour les enseignants, il est hors de question d’accepter une telle proposition. ‘’Le paiement des rappels est une opération ponctuelle. Il faut chercher des fonds pour payer une bonne fois pour toutes’’, réplique Amadou Diaouné.

Il précise d’ailleurs que c’est du traitement de cette question, entre autres, que dépend une année scolaire apaisée. En attendant, le Haut conseil pour le dialogue social a convié les acteurs à une rencontre prévue aujourd’hui et demain, afin d’essayer de lever les blocages. Le Sudes espère que cette initiative permettra de trouver les bonnes solutions. Autre point non encore élucidé : la question des indemnités. Là-dessus, le Sudes note que la publication de l’étude sur le système de rémunération et de motivation des agents de l’Etat est constamment différée depuis cinq mois.

Silence des médiateurs

Et pour ne rien arranger, les médiateurs qui s’étaient portés garants des accords sont restés aphones depuis la suspension de la grève, suite aux accords du 30 avril. Amadou Diaouné affirme ne pas connaître d’actions des parlementaires allant dans le sens de surveiller le suivi des accords. ‘’On ne les a pas entendus publiquement. Et on ne sait pas s’il y a des démarches secrètes. On s’attendait à ce qu’ils réagissent, mais malheureusement, il n’y a pas eu de réaction. Nous ne désespérons pas qu’ils feront ce qu’ils devraient faire il y a longtemps’’. Il dit cependant avoir noté un frémissement depuis qu’une note leur a été adressée pour leur rappeler la situation.

Toutefois, entre le gouvernement et les syndicats, il n’y a pas que des désaccords. Malgré les insuffisances, le Sudes se félicite de quelques avancées sur des points importants. Il s’agit notamment de l’habitat social et de la formation diplômante. Par ailleurs, le syndicat a rappelé l’engament des enseignants au concept ‘’ubbi tey, jang tey’’. Néanmoins, Diaouné et cie reconnaissent l’existence ‘’d’insuffisances et de limites objectives’’ qui empêchent sa réalisation effective. Il est tout de même une perspective pertinente vers laquelle il faut tendre. 

BABACAR WILLANE

 

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