Publié le 13 Apr 2015 - 23:14
ACCROCHAGE ENTRE L’ARMEE SENEGALAISE ET ATIKA

Le MFDC dénonce ‘’un acte de guerre’’

 

Par devoir, au nom de la vérité, et pour le retour de la paix en Casamance, Jean-Marie François Biagui a publié hier un communiqué qui prend le contre-pied de la version donnée par la Dirpa sur les échanges de tirs qu’il y a eus entre une unité de l’armée et la branche armée du MFDC. Le mouvement dénonce une agression.

 

Après l’accrochage de mercredi 8 avril 2015, entre le MFDC et l’armée sénégalaise, la Dirpa a sorti un communiqué pour minimiser l’incident, en indiquant que les échanges de tirs n’ont fait aucune victime dans les rangs de l’armée. Le communiqué soutenait qu’«il n’y a pas à ce jour, de regain de violence dans les régions sud du pays». Ainsi, le service de communication de l’armée expliquait qu’une unité militaire a essuyé des tirs d’éléments isolés légèrement armés, que la patrouille a vivement riposté mettant en déroute les assaillants». Concernant les pertes du côté assaillants, la Dirpa parlait de bilan indéterminé. Mais la branche civile du MFDC s’inscrit en faux contre cette version des faits.

Dans un communiqué parvenu à EnQuête, Jean-Marie François Biagui, Président du Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels (MFDC-fédéraliste) parle ‘’de violents combats ayant opposé un détachement de l’armée nationale et une unité de ATIKA, la branche armée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC)’’. Il rejette la faute sur l’armée qui, dit-il : ‘’s’est introduit dans le parc de la Basse-Casamance jusqu’à Djibanépor, avec manifestement comme objectif de détruire la base de ATIKA qui y a élu domicile depuis longtemps’’. Biagui souligne que les hommes du chef de guerre César Atoute Badiate ont ouvert les hostilités et qu’il y a eu des échanges de tirs nourris, y compris à l’arme lourde, de 9 h à 17 h environ.

Et contrairement à la Dirpa qui soutient qu’il n’y a pas eu de blessés dans les rangs de l’armée, Jean-Marie François Biagui laisse entendre le contraire. Car écrit-il : ‘’Par pudeur, et dans un esprit de responsabilité, nous n’allons pas nous attarder sur le bilan macabre des hostilités. D’autres s’en chargent déjà, quoique de manière malhonnête, et à dessein’’. Il affirme d’ailleurs que l’unité de l’Armée nationale concernée a dû battre en retraite, prise entre deux feux. Ces précisions faites, l’irrédentiste parle d’un ‘’acte de guerre, voulu et planifié comme tel’’ ; il dénonce un ‘’nouvel acte d’agression délibéré, synonyme d’attentat contre le processus de paix en Casamance’’ ; et profère des menaces : ‘’Cet acte d’agression, dit-il, n’est pas et ne saurait être sans incidence dans les rangs de l’Armée nationale’’.

Pourtant, le président du MFDC-fédéraliste termine par cet appel : ‘’Nous appelons les deux parties à la retenue, au dépassement et à l’esprit de responsabilité. Nous voulons tous la paix en Casamance. Alors, faisons-la’’.

Gaston COLY

 

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