Publié le 11 Nov 2012 - 19:10
ACCUSANT SON BEAU-FRÈRE DE L’AVOIR VIOLÉE

La victime fait douter le Parquet

 

Accusé de viol par la femme de son grand frère, O. Ndiaye sera pourtant relaxé au bénéfice du doute. Du moins, si le tribunal suit le Parquet dans ses réquisitions.

 

O. Ndiaye a-t-il violé D. Barry, la femme de son frère ? Le substitut du procureur Omar Seydou Diallo, représentant hier le Parquet à la première composition de l’audience des flagrants délits de Dakar, en doute fortement. Surtout que la partie civile a porté plainte le 31 octobre dernier, alors que le présumé viol a eu lieu le 31 août. M. Diallo a demandé que le prévenu soit relaxé au bénéfice du doute.

 

Le même doute habite également l’époux de la victime même. Car lorsque l’un des assesseurs de la juge Hélène Sarr Camara, présidente de l’audience, a demandé à A. Ndiaye ce qu’il pense des accusations de son épouse et des dénégations de son frangin, il a répondu : ''Je n’en sais rien''. Néanmoins, l’époux de la présumée victime a ajouté avoir interdit à sa femme de rester seule dans la chambre avec son frère. Parce que justifie-t-il : ''Un jour, elle m’a dit que mon frère lui a proposé des rapports sexuels. Quand j’ai interpellé mon frère, il m’a répondu que c’est elle qui l’a provoqué''. Et d'ajouter que le jour des faits, il a eu un mauvais pressentiment. ''Quand je suis revenu anxieux du marché, ma femme s'est inquiété de mon calme. Je lui ai demandé ce qu'ils ont fait derrière moi, et là, elle m'a dit que mon frère a abusé d'elle'', a déclaré A. Ndiaye, indiquant que le mis en cause a contesté les accusations.

 

''Si je n'avais pas résisté...''

 

À la barre, O. Ndiaye a persisté dans ses dénégations. ''Je ne l’ai pas violée. Elle ne cessait de me provoquer et nous avons fini par faire l’amour'', a soutenu le prévenu. Lorsque le président Souleymane Diallo lui a demandé pourquoi il n'a pas continué à résister aux avances de sa belle-sœur, le prévenu a rétorqué : ''Si je n’avais pas résisté, nous aurions fait l’amour plusieurs fois''. Avant d’ajouter : ''Elle m’a provoqué à plusieurs reprises. Elle me disait qu'elle avait l’impression de coucher avec son père en faisant l'amour avec son mari''... Cette allégation a suscité l'indignation de la salle. Des chuchotements de colère se sont faits entendre, contraignant la présidente de l'audience à menacer de vider la salle.

 

Mais, la présumée victime, sereine et sans un trait d’amertume ou de tristesse, a affirmé avoir été abusée le 31 août dernier. ''Pourquoi vous n’avez résisté ?'', a relancé l'un des assesseurs de la présidente. ''Si'', a rétorqué D. Barry, arguant avoir mordu le prévenu à la lèvre. La victime présumée a certes maintenu ses accusations, mais elle a renoncé aux dommages et intérêts. ''Il n’a rien pour payer quoi que ce soit. Si cela ne tenait qu’à moi, je ne lui aurais pas pardonné. Mais depuis son arrestation, ma belle-mère ne mange pas et ne dort pas'', dira-t-elle. O. Ndiaye qui reconnaît avoir commis une faute morale en couchant avec la femme de son frère, a demandé pardon au tribunal. Il sera édifié sur son sort le 14 novembre prochain.

 

FATOU SY

 

 

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