Publié le 14 Dec 2018 - 16:54
ACCUSE D’EXPROPRIATION PAR LA FAMILLE SOW

Le maire de Sébikotane se lave à grande eau

 

Le maire de Sébikotane, Abdoulaye Lo, se voit accusé, par les héritiers de feu Assane Sow, d’avoir acheté illégalement un verger qui appartenait à leur aïeul. Ce que la famille qualifie d’expropriation. Faux, rétorquera l’édile pour qui toute la procédure d’acquisition du lopin de terre a été faite dans les règles.

 

‘’Le maire de Sébikotane nous impose la loi du plus fort’’. C’est le cri de détresse de la famille Sow qui faisait face à la presse pour dénoncer l’attitude d’Abdoulaye Lo qui, selon elle, l’a dépossédée du champ de quatre hectares qui appartenait à leur grand-père Assane Sow. A en croire Pape Assane Sow son porte-parole, malgré plusieurs tentatives de faire entendre raison le maire, ce dernier reste toujours sourd à l’appel. ‘’Le mercredi 13 juin 2018, notre huissier avait envoyé à Abdoulaye Lo une sommation interpellative à laquelle il a refusé d’obtempérer. La Dscos s'est ensuite autosaisie du dossier pour entendre les concernés. Mais le maire refuse de déférer aux convocations’’, précise-t-il. ‘’Le 28 septembre 2018, poursuit-il, une deuxième convocation de la Dscos a été envoyée. Le commandant de ladite direction et le gendarme chargé de l’enquête nous ont appris que le maire était en tournée avec le président de la République, qu'il répondra à son retour’’.

Pape Assane Sow explique que ‘’le verger en question avait été confié par son défunt grand-père à la dame Oumy Diagne, lorsqu’il avait été contraint par la maladie de quitter Sébikotane pour aller se soigner à Dakar’’. Leur surprise a été grande, lorsqu’ils ont appris qu’Oumy Diagne a vendu le terrain, après la mort de leur aïeul. Depuis, la famille demande restitution de son bien au maire qui a répondu à ces accusations.

La réponse du maire

L’édile de Sébikotane renseigne qu’il s’agit d’un verger de 1,6 ha qu’il a acheté en avril 2008, à 11 millions de francs. Abdoulaye Lo précise qu’il n’a jamais rencontré la famille et que cette dernière n’a jamais demandé à le voir. ‘’J’ai reçu une sommation interpellative. J’ai répondu que si c’est une tentative d’intimidation, ils sont mal tombés’’.

Concernant l’enquête, il répond : ‘’Un jour, la gendarmerie de Diamniadio m’a appelé pour me dire qu’il y avait une plainte contre moi. Je leur ai dit que je voyage et que j’en ai pour un mois. C’est archi-faux quand ils disent que je voyageais avec le président. Depuis que je suis rentré, la gendarmerie ne m’a jamais convoqué jusqu’à aujourd’hui.’’

Le maire Abdoulaye Lo détient l’extrait de conciliation tenue au greffe de la justice de paix de Rufisque, le 28 mars 1972. Dans le document, il est dit : ‘’La dame Oumy Diagne et Adib Filfili ont été conciliés conformément aux dispositions de l’article 21 au sujet du partage d’un verger litigieux faisant des biens dépendant de la succession de feu Assane Sow, décédé le 5 avril 1961, lequel verger avait été vendu par le nommé Djibril Sow, fils du défunt, à monsieur Abib Filfili. Au terme de l’accord intervenu et qui met fin au différend qui opposait la dame Oumy Diagne et le sieur Djibril Sow et Abib Filfili, les parties ont convenu et arrêté ce qui suit : il a été attribué à la dame Oumy Diagne et après acceptation de monsieur Abib Filfili une partie du verger de forme rectangulaire, d’une contenance de plus d’un hectare.’’

Ce qui fait dire à l’édile qu’à la limite, ‘’c’est Filfili qu’ils auraient dû attaquer’’. 

PAPE MOUSSA GUEYE

 

Section: