Publié le 5 Nov 2013 - 13:00
ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION

 L’URD partante, mais pour une évaluation des actes précédents

 

Même non invitée aux concertations sur l'acte 3 de la décentralisation tenues au Palais par le chef de l'Etat avec des formations politiques triées sur le volet, l'Union pour le renouveau démocratique (URD) semble opter pour le pragmatisme face à “une question d'importance capitale dans la vie de la nation”.

 

L’Union pour le renouveau démocratique estime que l’acte 3 de la décentralisation est ‘’une question d’importance capitale dans la vie de la nation’’ pour ne pas la laisser seule entre les mains du pouvoir. Dans une déclaration rendue publique dimanche à Dakar, sa

Direction politique exécutive réaffirme ‘’l’accord de principe de l’URD de participer activement à toute réflexion pouvant mener à bien l’aboutissement de ce processus’’. Toutefois, regrettent les camarades De Djibo Leyti Ka (photo), ‘’il aurait été mieux de donner au processus un contenu plus concret, plus inclusif et plus participatif’’. Autrement dit, ‘’toutes les parties prenantes, les partis politiques singulièrement, devraient recevoir au préalable tous les documents de travail afférents à cet Acte 3 de la décentralisation”. Cette méthode seule permettra aux différents acteurs de ‘’se concerter et mûrir leur réflexion avant d’apporter leur contribution’’.

Néanmoins, la DPE de l'URD est d'avis que la réussite de ces réformes en vue passera nécessairement par ‘’une évaluation préalable des actes précédents (et par) une information large et inclusive des populations à la base, qui sont les principales concernées’’.

Sur un autre terrain, Djibo Kâ et ses camarades ont exprimé ‘’leur préoccupation’’ par rapport à ‘’la situation scolaire et universitaire en cette entame de rentrée’’ marquée par des mouvements d’humeurs de la part des sortants de la FASTEF. A ce propos, la DEP a exhorté ‘’le gouvernement à reprendre en main cette histoire de formation, surtout payante’’ afin que ‘’seuls les étudiants par concours soient admis à être affectés, dans le respect des principes de recrutement de la fonction publique’’.

S’agissant de la hausse des droits d’inscriptions au niveau de l’Université, l’Union pour le renouveau démocratique propose une modulation progressive de l'augmentation retenue en lieu et place d'une “multiplication par quatre ou cinq en une seule fois.” Une façon pour elle de prendre en compte le “niveau de vie des populations dont sont originaires l’écrasante majorité des étudiants’’. Même si elle accepte ‘’le caractère incontournable de l’augmentation, dans le temps, de ces droits d’inscriptions des étudiants,” elle n'en appelle pas moins les “acteurs de la famille universitaire” à faire ‘’des efforts chacun de leur côté‘’.


… Bokk Gis Gis exige le respect du calendrier

Selon Pape Diop et ses camarades, le pouvoir doit se plier aux contraintes du Protocole de la Cedeao sur la bonne gouvernance et la démocratie en organisant les élections locales à la date due du 16 mars 2014.

Le Comité Directeur (CD) de la Convergence Démocratique Bokk Gis Gis a réitéré son opposition à tout report des élections locales prévues le 16 mars 2014, même si elle approuve le principe de l’acte 3 de la décentralisation. Dans un communiqué rendu public, Pape Diop et Cie expriment ‘’la détermination du parti à œuvrer avec l’ensemble des forces vives du pays au renforcement de la décentralisation dans le respect du calendrier républicain et de l’esprit démocratique’’. Ce, conformément, disent-ils, à l’article 2 du Protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et la démocratie. Lequel protocole ‘’interdit toute réforme substantielle de la loi électorale dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques’’. Pour l'ancien président du Sénat et ses compagnons, ‘’les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales’’.

Cela dit, le CD de la Convergence démocratique BGG n’a pas manqué de relever une ‘’aberration’’ dans cet acte 3 de la décentralisation. Elle consiste, lit-on dans le communiqué cité plus haut, ‘’à faire nommer le chef de village par les maires et à assimiler le village à un simple quartier’’. De plus, le CD trouve ‘’injuste la disqualification des lettrés en arabe et en langues nationales par l’obligation faite aux membres des exécutifs locaux de savoir lire et écrire en français’’ seulement. Ce qui explique son ‘’scepticisme’’ ‘’quant au succès de l’acte 3 de la décentralisation sans une articulation avec les réformes annoncées sur les institutions, le foncier et l’administration territoriale.’’

Au plan interne, Bokk Gis Gis s'est doté d'une «Direction des élections» dont le rôle sera, en perspective justement des élections locales de mars 2014, «la supervision et la coordination de toutes les activités du parti liées au processus électoral». Cette entité nouvelle a été confiée à Chérif El Waly Diop qui  devrait également assurer «la mise en place des comités électoraux dans toutes les circonscriptions électorales du Sénégal et de l'étranger», annonce le communiqué du Comité directeur.

 

DAOUDA GBAYA

 

Section: