Publié le 25 Feb 2014 - 17:24
ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION

 Le Grand Serigne de Dakar appelle au maintien de la région

 

La suppression annoncée de la région, en tant que collectivité locale, dans le cadre de la réforme de l'Acte 3 de la décentralisation, va porter un coup dur à la coopération décentralisée. C'est l'avis du Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop qui l'a exprimé hier, au cours de la rencontre entre le ministère des Collectivités locales et la collectivité lébou venue s'imprégner de la question.

 

L'Acte 3 de la décentralisation, tout le monde en parle, mais beaucoup en ignorent le contenu. C'est fort de ce constat que le ministère de l'Aménagement du territoire et des Collectivités locales (MATCL) a entamé, depuis un certain temps, une campagne de sensibilisation sur la question. C'est dans ce cadre d'ailleurs qu'il a rencontré hier à Dakar la communauté lébou conduite par le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop. Ainsi, cadres et dignitaires lébous des 12 Pénc de Dakar, des villages de Yoff, Ouakam, Ngor, ainsi que les 121 villages lébous, ont non seulement échangé sur le sens et la portée de cette réforme, mais surtout donné leur appréciation et leurs avis sur les changements en cours et ceux à venir.

 ''Plus pertinent de conserver les régions...''

Dans cette perspective, le porte-voix des Lébous a exprimé quelques griefs concernant cette réforme qu'il juge du reste pertinente. Selon Abdoulaye Makhtar Diop, ''l'Acte 3 de la décentralisation est devenue une loi''. Ce qui fait qu'''il n'est point question de la remettre en cause mais de participer à sa meilleure application sur le territoire national et suggérer le rythme d'application''.

Cela n'empêche, sur certaines questions, lui et la communauté lébou ont demandé au gouvernement de conduire un dialogue avec les partis politiques et les segments organisés du pays pour qu'il y ait des points de convergence sur des questions qui semblent être des obstacles. Parmi les obstacles de cette réforme, il cite ''la compréhension de la notion de ville qui, dans le droit communal sénégalais, institue cinq villes que sont Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès''.

Dans la même veine, l'ancien maire de Dakar-Plateau estime que ''l'intercommunalité prévue dans la réforme de l'Acte 3 risque d'affecter l'état-civil qui est rattaché à la commune ou à la ville''.

Sur la suppression annoncée des régions en tant que collectivités locales, il suggère au président de la République d'ouvrir des discussions. Selon lui, au lieu de supprimer les régions en tant que collectivité locale, il serait plus pertinent de les conserver mais tout en réduisant le nombre de conseillers régionaux. ''Il faut garder la région comme collectivité locale mais ramener le nombre de conseillers régionaux au minimum possible''.

Cela, dit-il, ''d'autant que dans le Code électoral, il est établi que le nombre des conseillers régionaux venant des départements ne peut être inférieur à quatre''. ''Donc mieux vaut avoir un conseil régional de 12 membres et transférer les compétences de la région vers le département, repréciser les compétences de la région qui sera gardée comme organe de coordination et d'harmonisation des politiques départementales et laisser la région être le bras séculier des collectivités locales en matière de coopération décentralisée''.

''Si nous supprimons la région en tant que collectivité locale, elle risque de perdre des répondants en Europe parce que le Conseil régional de l’Essonne ne va pas traiter avec le département de Guédiawaye'', met-il en garde.

ASSANE MBAYE

 

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