Publié le 24 Jan 2014 - 12:03
ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION

Un «abandon majeur» perpétré, selon Mamadou Ndoye

 

Comme annoncé dans notre édition d'hier, la mise en œuvre de l'acte 3 de la décentralisation pourrait empoisonner les liens dans la coalition Benno Bokk Yaakaar. Macky Sall est nettement accusé d'avoir «abandonné» des éléments majeurs de la réforme en cours de route.

 

L'acte 3 de la décentralisation engagé par le président de la République divise les acteurs politiques. Selon le Secrétaire général de la Ligue démocratique, l'idée de départ de la réforme a été abandonnée par Macky Sall. «Nous avons été très déçus de voir que l'acte 3 a abandonné la dimension de la régionalisation théorisée dès le départ et saluée par tout le monde», récrimine Mamadou Ndoye «Mendoza», contacté hier par EnQuête.

«On avait annoncé, dans l'exposé des motifs du Code général des collectivités locales, une première phase sans mentionner la deuxième phase concernant la régionalisation qui a été suspendue», rouspète aussi le porte-parole de l'alliance Jëf-Jël, Ndiaga Sylla.

Partant de la, Mamadou Ndoye estime que, quelque part, «les nouvelles orientations prises par le président de la République (ont) vidé l'acte 3 de toute sa substance nouvelle''. Selon le patron de la Ligue démocratique, c'est «un abandon majeur au regard de ce qui peut justifier une telle réforme, c'est-à-dire des progrès dans le sens du développement».

Le «renoncement» à certains aspects de la réforme de l'acte 3 de la décentralisation obéirait-il à des calculs politiques à cinq mois des élections départementales et rurales du 29 juin ? Oui, semble répondre le porte-parole du Jëf-Jël. ''Macky Sall a dû reculer parce que simplement il n'a pas voulu, à la veille des élections locales, que les populations soient frustrées (de voir) une telle collectivité locale rattachée à une autre.» C'est que, ajoute-t-il,  «il faut avoir du courage pour faire une telle réforme».

«S'il y a une logique politique derrière, cela signifie que les calculs politiciens sont beaucoup plus importants que les actions de développement et à ce moment-là, ce serait une catastrophe», renchérit Mamadou Ndoye.

Engagée peu de temps après l'installation de Macky Sall à la tête du pays, la réforme de l'acte 3 de la décentralisation envisageait, dès le départ, la «correction» de certaines «irrégularités» et «incohérences» notées dans le découpage administratif qui, à partir de 2008, a surtout obéi à des logiques politiques.

ASSANE MBAYE

 

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