Publié le 25 Oct 2012 - 15:51
AFFAIRE DES PHOSPHATAGES DE FONDS

6,3 milliards portés disparus

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L’homme d’affaires sénégalais, Cheikh Amar a déjà reçu 1,7 milliard de francs Cfa sur 8 milliards, dans le cadre du projet de phosphatage de fonds. Selon le ministre délégué chargé du budget, l’argent a été déjà décaissé et 6,3 milliards ont disparu.

 

On en connaît un peu plus sur l’affaire des 8 milliards qui étaient destinés aux phosphatages de fonds pris par l'ex-président Abdoulaye Wade, par décret n°2012-95 du 8 février 2012. La question a été au cœur des débats, hier à l’occasion de l’examen de la Loi de finances rectificatice (LFR) pour l’année 2012, à l’Assemblée nationale. “Le montant exact payé pour les phosphatages de fonds est 1 milliards 743 millions 900 mille francs Cfa. Nous allons poursuivre nos investigations parce que c’est une préoccupation du ministère de l’Économie et du président de la République“, a révélé le ministre de l’Économie et des Finances, Amadou Kane. Ce qui montre qu'il y a 6,3 milliards de francs Cfa dans le vent.

 

Cheikh Amar encaisse 1,7 milliard

 

Alors que ledit projet était au profit de l’homme d’affaires Cheikh Amar, le député du groupe parlementaire libéral, Aïda Mbodj a soulevé la question pour fustiger l’attitude de certains députés de “s’acharner sur un homme à la personne de Cheikh Amar qui réclame à l’État le reste de son montant. “Il (Cheikh Amar) n’a reçu qu’un milliard et le montant de sa prestation est plus élevé que le milliard qu’il a reçu''. Réponse du ministre de l’Économie et des Finances, les services de l’État sont en train de travailler pour éclairer les tenants et les aboutissants sur cette affaire. Mais, le ministre délégué, chargé du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo est beaucoup plus clair. “On a commencé d’avancer des fonds sur un montant de 8 milliards, avant même que l’acte ne soit signé. L’État a débloqué 1,7 milliard mais tout l’argent a été décaissé“. “Il y a des avances de fonds comme il y a des encaissements de fonds. Si la personne indiquée est dans l’une de ces deux conditions, elle sera poursuivie pour cela“, a précisé M. Diallo. Alors il y a un trou de 6,3 milliards qui seraient portés disparus. “Si les 8 milliards ont été déjà décaissés et que le concerné n’a reçu qu’un milliard, où sont passés les 7 milliards qui restent ?“, se demande le député du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Thierno Bocoum.

 

La lumière sur les décrets d’avance

 

À l’occasion de l’examen du projet relatif à la première loi de finances rectificative, voté par la majorité des députés, beaucoup voulaient la lumière sur les 12 décrets d’avance pris par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour une somme estimée à 64 milliards de FCFA. “Pour ces 64 milliards, nous n’avons pas vu, ni l’urgence, ni l’impérieuse nécessité qui ont poussé le président (Wade) à prendre des décrets d’avance. On sait maintenant comment Abdoulaye Wade a créé ses milliardaires et pour chaque milliardaire créé 2000 personnes se retrouvent dans la pauvreté“, a fustigé le député Mamadou Lamine Diallo. “Ces décrets d’avance sont des ressources affectées à des secteurs. Beaucoup de décrets ont généré des ressources et ces ressources sont aujourd’hui utilisées par le nouveau gouvernement“, a répondu Aïda Mbodj.

 

Par ailleurs, la nouvelle loi de finances rectificative prévoit une augmentation du Fonds de soutien au secteur de l’énergie (FSE) qui passe de “61 milliards à 91 milliards pour le fonctionnement et de 15 milliards à 17 milliards pour l’investissement. Les crédits des secteurs de l’agriculture de l’élevage, des infrastructures vont connaître aussi une hausse de 63,4 milliards. L’ensemble des ressources du projet de loi de finances rectificative 2012 est arrêté à 2050,316 milliards FCFA, pour des charges de 2452,126 milliards. Ce qui entraîne un déficit de 401,81 milliards.

 

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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