Publié le 19 Jun 2014 - 12:22
AFFAIRE KARIM WADE

L’État du Sénégal envisage de se constituer partie civile en France

 

À la suite de la conférence de presse de Mes Pierre Olivier Sur, Amadou Sall et Seydou Diagne, annonçant ''le classement sans suite de la plainte de l’État du Sénégal'' par la justice française, le ministère de la Justice a sorti un communiqué dans lequel il annonce que l'État n'a pas l'intention d'en rester là.

 

Alors que le parquet de Paris vient de classer sans suite la plainte déposée contre Karim Wade, pour enrichissement illicite, l'État du Sénégal n'a peut-être pas dit son dernier mot. Il envisage de se constituer partie civile. Selon un communiqué du ministère de la Justice, en faisant cela l’État du Sénégal va ''obtenir la désignation d’un juge d’Instruction, avoir la possibilité de faire des demandes d’actes…,  où tenir de compte de ces éléments dans le cadre des poursuites au Sénégal’’.

Car, précise la note, ''le classement sans suite est une décision du Parquet de Paris qui a l’opportunité des poursuites et non d’une décision d’un tribunal. Le classement sans suite ne met nullement fin aux poursuites qu’une partie civile entend mener''.

D'autant que,  soulignent les services de Me Sidiki Kaba : ''l’enquête menée en France a permis d’identifier des biens d’un montant assez important, environ 18 M d’euros, soit 11 milliards 790 millions F CFA''. Ce que ''les avocats de Karim Wade ont omis de dire''. Ils ajoutent que ''le classement sans suite serait motivé par le fait que l’origine illicite des fonds ne serait pas démontrée.

Ainsi les enquêteurs français ne semblent pas avoir poussé leurs investigations sur la provenance des biens''. Le communiqué de presse se charge ainsi de rappeler que ‘’les investigations faites au Sénégal et les Commissions rogatoires internationales (CRI) ont permis d’établir des faits qui ont conduit au renvoi des personnes mises en cause devant la CREI''. 

D'ailleurs, le ministère de la Justice considère que toute cette agitation n’a pas sa raison d’être, vu que le procès de Karim Wade est prévu le 31 juillet prochain. Et qu'il permettra de lever les zones d'ombre sur une affaire aux multiples rebondissements, ''de débattre de façon contradictoire et de faire la lumière sur cette affaire, en dépit du brouillage médiatique organisé via une agence de communication recrutée et dont les messages sont relayés par certains organes français et africains''.

Le ministère de la Justice en profite également pour se plaindre de l'attitude de la France dans cette affaire. ''Il existe plusieurs autres commissions rogatoires en dehors de la France dont les autorités, il faut s’en désoler, n’ont pas choisi les canaux diplomatiques pour informer l’État du Sénégal en dépit de la qualité de nos accords de coopération'', conclut la note.

Matel BOCOUM

 

 

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