Publié le 9 Jan 2019 - 11:31
AFFAIRE KARIM WADE

Monaco rejette l’appel de l’Etat du Sénégal

 

Nouveau revers pour l’Etat du Sénégal dans l’affaire Karim Wade. Selon les avocats du candidat déclaré à la présidentielle, la Cour d’appel de Monaco a rejeté, ce lundi 7 janvier, l’appel que l’Etat a formé contre le jugement du 10 juillet 2018 du tribunal correctionnel de Monaco. Dans cette décision, le tribunal monégasque a refusé de confisquer les sommes saisies dans les comptes bancaires, dont l’un appartient à Karim Wade et les autres à ceux qui ont été condamnés avec lui par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).

Ainsi d’après les conseils du fils de l’ex-président, la demande de confiscation présentée par l’État est donc ‘’définitivement rejetée’’. Aussi, clament-ils que ‘’c’est une nouvelle victoire pour Karim Wade’’.

Dans la foulée, les robes noires rappellent que l’État invoquait l’arrêt du 23 mars 2015 de la Crei. Une juridiction qui, soutiennent-elles, ‘’est une juridiction d’exception supprimée depuis 30 ans et réactivée en violation de la Constitution, par un simple décret du chef de l’État, dans le seul but de condamner Karim Wade pour tenter de lui interdire d’être candidat à l’élection présidentielle’’. Les conseils déclarent également que cet arrêt a été rendu au terme d’un procès qui comportait d’innombrables et graves irrégularités, et qui violait les principes fondamentaux de la procédure pénale, notamment la présomption d’innocence, les droits de la défense et le droit à un procès équitable.

Toujours est-il que la défense estime que ‘’c’est un nouveau camouflet qui s’ajoute aux désaveux que le pouvoir politique sénégalais ne cesse de subir dans toutes les procédures menées hors du Sénégal’’. Parmi les décisions rendues par les juridictions internationales, les avocats citent le classement sans suite de la plainte déposée par l’État du Sénégal à Paris contre Karim Wade, les condamnations du Sénégal par la Cour de justice de la Cedeao. Ils ont également cité la déclaration solennelle du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire constatant le caractère inéquitable du procès et affirmant le caractère arbitraire de la détention de Karim Wade, mais également le refus de confiscation opposé par le tribunal correctionnel de Paris puis par la Cour d’appel de Paris. Enfin, s’enorgueillit la défense, la décision du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies. Laquelle considère que l’arrêt de la Crei viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Par ailleurs, le collectif des avocats relève que Karim Wade ‘’a été poursuivi, jugé, condamné puis expulsé du Sénégal et contraint à un exil politique, dans l’unique dessein de le priver de son droit d’être candidat à l’élection présidentielle’’. Pour les conseils du candidat de la coalition Karim Président 2019, cette volonté des pouvoirs politiques d’éliminer un adversaire ‘’est vaine, puisqu’une succession de décisions, toutes favorables à Karim Wade, rendues par des institutions et juridictions internationales, confirme qu’il jouit de la plénitude de ses droits’’. A les croire, Karim Wade entend exercer ainsi son droit d’être candidat à l’élection présidentielle.

 

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