Publié le 25 Aug 2012 - 20:23
AFFAIRE SUTSAS CONTRE LA GESTIONNAIRE DE L’HOPITAL DE SAINT LOUIS

 La structure loin d’être paralysée, malgré le sit-in du SUTSAS

 

Il est 10 heures au centre hospitalier régional de Saint Louis. Des hommes et des femmes, vêtus en blanc ou en vert, rejoignent à pas feutrés la cour pour organiser un sit-in.

 

Ces infirmiers, techniciens de santé affiliés au Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) se sont donnés rendez-vous en ce vendredi pour exiger la libération de leur secrétaire général local Abdou Ngom et 6 autres membres du syndicat, placés sous mandat de dépôt depuis jeudi soir pour injures, menaces de mort et calomnie contre la gestionnaire de l’hôpital Marième Guèye.

 

Aux responsables du SUTSAS qui dirigent ce sit-in, se sont joints ceux l’UNSAS. Tous accusent le procureur d’avoir usé de sa force pour enrôler l’affaire au 13 Septembre prochain. Pour le conseil des prévenus, Me Alioune Abatalib Gueye, l’affaire pourrait être jugée le plus rapidement possible, car c’est un flagrant délit que le procureur a retenu. ‘’Dans cette affaire c’est Marième Guèye qui été la première à dire des choses déplacées à l’endroit des responsables du syndicat en les insultant et ces derniers ont répondu’’, dit –il. Il veut que le procureur respecte la loi, en faisait tenir le plus tôt possible le procès.

 

Les organisateurs du sit-in ont également incriminé le directeur de l’hôpital qui aurait croisé les bras dans cette affaire. ‘’Il pouvait jouer les bons offices, en appelant à la table les deux camps, pour éviter que cela n’atterrisse devant la justice. Mais à y regarder de prés, ça l’arrange, car les membres du SUTSAS l’ont toujours gêné’’, soutiennent les travailleurs à tour de rôle. Aussi annonce-t-on une grève générale, car le sit-in d’hier n’était qu’une première étape d’un combat pour la libération des prévenus.

Cependant, ce sit-in n'a pas semblé paralyser le fonctionnement de l’hôpital. Seuls les services d’ophtalmologie, de radiologie et du social ont été touchés par cette situation, car leurs responsables sont en prison.

 

Il s’agit du Dr Abdou Ndongo, ophtalmologue, par ailleurs, délégué du personnel et son chef de service Amadou Wone, Moustapha Diop ; Major de la radiologie et adjoint du secrétaire général du SUTSAS et Mbaye Fall, chef du service social. Dans ces services, les choses ont marché au ralenti. Les trois autres syndicalistes arrêtés sont Abdou Ngom, secrétaire général du SUTSAS et chef des soins intensifs, Mamadou Touré, chargé de la communication du SUTSAS, et Paul Dione du service appareillage de l’orthopédie.

 

Il faut également souligner que la direction de l’hôpital a commis un huissier pour constater les absences notées dans les services de garde. Pour le directeur de l’hôpital Dr Babacar Thiandoum, le droit de grève est reconnu mais le service minimum doit être assuré. Et il regrette cette situation, en précisant qu’il a tout fait pour que cette affaire n’atterrisse pas devant la justice.

 

Pour rappel, la dame Mariéme Guèye, contrôleur de gestion à l’hôpital, avait publié une lettre dans laquelle, elle a énuméré les problèmes financiers de l’établissement tout en demandant aux uns et autres de se serrer la ceinture. Elle s’était aussi attaquée aux syndicalistes du SUTSAS qui ont répliqué, en diffusant un tract qui n’aurait pas plu à la dame. Après le dépôt de sa plainte, suivie de deux convocations, le bureau du SUTSAS a été déféré au Parquet qui les a placés sous mandat de dépôt, en attendant leur jugement prévu pour le 13 septembre prochain.

 

Fara Sylla

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