Publié le 14 Feb 2019 - 15:10
AFFAIRE TAMBACOUNDA

Pr. Issa Sall contre-attaque

 

Le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) ne veut pas que l’attaque, dont sa caravane a été victime le lundi 11 février à Tambacounda, reste impunie. Face à la presse hier, son candidat El Hadj Issa Sall annonce avoir constitué un pool d’avocats pour défendre ses 25 éléments arrêtés et porter plainte. Il tient pour responsable des évènements les ‘’sbires’’ de Benno Bokk Yaakaar et le chef de l’Etat en personne, ainsi que le ministre de l’Intérieur et le commissaire de Tamba.

 

Le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) est toujours furieux de l’attaque subie par son cortège, lundi dernier, à Tambacounda. El Hadj Issa Sall reste persuadé que les auteurs de ce drame, qui a coûté la vie à deux jeunes Tambacoundois, ne sont personnes d’autres que les ‘’sbires’’ de Benno Bokk Yaakaar (Bby). ‘’Ce sont ceux qui les ont envoyés qui les ont tués’’, a-t-il martelé lors d’une conférence de presse, hier à Dakar. Pour lui, quels que puissent être le ou les auteurs, ils doivent payer. ‘’Des militants sont blessés, des centaines de millions partis en fumée, des voitures détruites’’, regrette-t-il, avant d’annoncer ‘’une plainte transversale’’ qui va viser toute personne physique et morale impliquée dans ces évènements.

A cet effet, le candidat dit avoir constitué un pool d’avocats composé de Mes Ousseynou Gaye, Amadou Lamine Ba du barreau de Tamba, Ciré Clédor Ly, Demba Ciré Bathily, Bamba Cissé, Boucounta Diallo et Etienne Ndione. ‘’Ils vont voir la conduite à tenir face à l’irresponsabilité de toutes les personnes qui ont participé à cette odieuse affaire’’, a expliqué M. Sall, tout en précisant que les conseils vont également assister ses 25 éléments dont des membres de sa garde rapprochée entre les mains des enquêteurs de Tambacounda.

Appel à la paix réitéré

Cependant, au-delà de ceux qu’il a indexés, le leader du Pur a pointé du doigt le commissaire de Tambacounda, le ministre de l’Intérieur et surtout le président de la République qui, dit-il, n’a pas été en mesure d’assurer la sécurité des quatre candidats de l’opposition, alors qu’il est ‘’entièrement protégé’’. Au commissaire de Tambacounda, le candidat reproche d’avoir été du côté de leurs assaillants. ‘’N’eût été la bravoure de nos agents de sécurité, nous serions tous morts. Nous n’avions aucune protection. Au contraire, nous avions senti une complicité du commissaire de police’’, soutient M. Sall.

Revenant sur les faits, le candidat du Pur fait savoir que lorsque son cortège fuyait les attaques des jeunes, le policier l’a retenu pendant une heure dans un coin. A l’en croire, le commissaire lui a avoué avoir fait exprès de les retenir, pour avoir la composition du cortège et entendre certains de ses membres. Mais le Pr. Sall croit savoir que ‘’c’était comme s’il voulait inciter les jeunes à se rapprocher d’eux’’.

‘’Ce qui était le cas. Nous étions dans une vingtaine de voitures et la seule solution qui s’offrait à nous, c’était de reculer pour ne pas être exterminés, car une pluie de pierres s’abattait sur nous. Ce qui a occasionné une seconde victime’’, raconte-t-il. Et de poursuivre : ‘’A notre sortie de Tamba, nous avons vu un pick-up décharger des jeunes et des conducteurs de Jakarta qui nous jetaient des pierres. Le bilan est lourd : une dizaine de voitures caillassées, 4 voitures calcinées, plusieurs blessés de tous les côtés.’’   

Par ailleurs, le candidat du Pur a invité ses militants de ne pas riposter, ni répondre aux provocations. Aussi, s’est-il désolé des deux morts, non sans réitérer son appel ‘’solennel’’ pour une campagne électorale paisible. Parce que, dit-il, ‘’ce sont les urnes qui feront la différence’’.

FATOU SY

Section: