Publié le 11 Sep 2013 - 15:31
AFROBASKET FÉMININ – PRÉPARATION

 Les Lionnes décrient leurs conditions

 

 

Excédées par leurs conditions de préparation en vue de l'Afrobasket (20 au 29 septembre 2013 à Maputo), les Lionnes ont dressé leurs crinières pour décrier leur mal-vivre.

 

''Nous ne ressemblons pas à une équipe nationale, mais plutôt à un groupe de mendiantes venues des quatre coins du pays. Chacune porte ce qu’elle veut car nous n’avons même pas de survêtement, ni de chaussettes comme cela se fait en équipe de football. C’est vraiment grave.'' C'est ainsi qu'Aya Traoré a décrit leurs conditions de préparation en direction de l'Afrobasket féminin (20 au 29 septembre à Maputo). Et comme la capitaine l'a dit, les Lionnes étaient habillées en jaune ou bleu ; les autres en blanc, vert, noir. Elle n'ont qu'un seul maillot d’entraînement et elles sont obligées de le mettre au propre. ''Nous avons reçu par contre de l’eau de javel et du détergent pour le linge. C’est le minimum qu’ils puissent faire ; à défaut, nous allons le tremper dans l’eau et le sécher'', a ajouté Fatou Dieng. Le manque de logistique est réelle dans la Tanière. Elles ne comprennent pas cette situation alors que la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSBB) a signé un bail avec la firme américaine Nike. Suffisant pour monter au créneau et demander ''plus d’équité''.  ''Toutes les sélections se valent'', a rappelé Aya, en conférence de presse. ''C’est ma 13e année en sélection nationale et nous avons toujours les mêmes problèmes. Il est temps que les choses changent et que nous soyons traitées de la même manière que le football. Nous demandons le remboursement des titres de voyage, le paiement des assurances pour toutes les joueuses, le versement intégral des indemnités journalières et surtout de fixer des primes correctes pour qu’on évite d’épiloguer là-dessus en pleine compétition'', a laissé entendre la doyenne de l’équipe, Ndèye Ndiaye ''Diola''.

 

''Les caisses de la fédé sont vides''

Les Lionnes ont donc décidé de mettre à nu leur calvaire du moment pour ne pas vivre la même situation qu'à Bamako il y a de cela 2 ans. ''Nous voulons attirer l’attention des autorités en charge des sports et surtout du basket sur nos difficultés. Nous sommes en regroupement depuis près de deux mois et demi, mais les conditions ne sont pas réunies pour aller à Maputo la tête tranquille et se concentrer sur l’objectif qui est de reconquérir le titre'', a soutenu Aya Traoré. ''Nous n'avons reçu que 95 000 F Cfa de la fédé depuis notre arrivée. Ils nous doivent plus de 250 000 F Cfa comme primes journalières et sans compter les titres de voyage qui ne sont pas encore remboursés. Ceci devait être automatique car nous ne devons pas financer nos voyages pour défendre les couleurs du pays'', a évoqué la meneuse de jeu, Fatou Dieng.

Les joueuses disent avoir exposé leurs problèmes au président de la FSBB, Baba Tandian, mais ce dernier leur a fait savoir que ''les caisses de la fédé sont vides et qu’il ne peut rien faire pour le moment''. Pour elles, impossible de faire un bon tournoi dans ces conditions. ''Ils ne peuvent pas nous demander l’or sans mettre les moyens, a souligné la joueuse de Perpignan, Fatou Dieng. Il faut que nous sentions ce soutien matériel et surtout financier. C’est vrai que nous ne sommes pas en équipe nationale pour de l’argent, mais il y a le minimum à faire si l’on va en guerre. Il nous faut des munitions et des armes et c’est la prise en charge entière de nos doléances qui peuvent nous permettre d’atteindre l’objectif final''. Avant d'aller à Abidjan pour leur Afrobasket, les hommes avaient aussi décrié leurs conditions de préparation. Mais ils ont terminé 3e du tournoi.

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