De loin, Fatou Babou Diagne donne l'impression de déborder de cette confiance qui habite souvent les jeunes et prometteuses joueuses, désireuses de se faire remarquer et de s'assurer une place dans leur sélection nationale pour les nombreuses années à venir. 

Mais lorsqu'on s'approche d'elle, il se dégage d'elle une timidité et une introversion qui surprennent, surtout émanant d'une femme de 1.95m- pas la taille ordinaire pour une Africaine, sauf qu'elle est Sénégalaise -une nation connue pour la grande taille de ses ressortissants. La joueuse de 23 ans est née à Thiès, la troisième plus grande ville du Sénégal. Elle dispute sa première compétition majeure et elle ne cache pas son excitation de le faire. Jouer devant des milliers de fans a été un énorme test pour son caractère et beaucoup de gens doutaient de sa capacité à élever le niveau de son jeu en pareilles circonstances. Mais elle semble gérer tout ça avec calme.

Diagne a toujours rêvé d'évoluer en équipe nationale féminine du Sénégal et elle a grandi en regardant les performances de Mame-Marie Sy et d'Astou Traore, passant de journées à étudier leur jeu, travaillant dur sur le sien et priant qu'un jour elle puisse réaliser son rêve.

Le timing est quelque chose de très important dans la vie et Diagne, lorsque son téléphone a sonné pour lui demander d'intégrer la présélection, n'en a plus dormi. C'était le cadeau idéal pour son été. Elle s'est alors engagée à tout donner pour le Sénégal et la voilà maintenant présente à Dakar. "J'ai grandi en suivant les exploits de Mame-Marie[Sy] et d'Astou [Traore], et je me suis toujours demandé quand est-ce que j'aurais la chance de les rencontrer. Je suis aujourd'hui tellement heureuse d'être dans leur équipe. J'apprends d'elles tous les jours. Elles me poussent. Elles n'arrêtent pas de me dire que je peux faire mieux," explique Diagne. Avec leur soutien, elle parvient à surpasser sa timidité sur le terrain. Ses aînés attendent d'elle qu'elle joue plus dur contre ses adversaires. 

Les encouragements de sa famille ont également été constants tout au long de sa carrière, de ses débuts à son passage aux USA, où elle étudie le commerce international à la Purdue University in West Lafayette (Indiana). "J'étais si contente de voir ma famille ici à la Dakar Arena, car c'était la première fois qu'elle me voyait jouer," dit Diagne avec un sourire en coin. Elle décrit ainsi le moment lors duquel le coach Cheikh Sarr lui a fait signe d'entrer en jeu : "Je ne sais pas vraiment comment l'expliquer, mais mon cœur battait fort. Mon Dieu ! Je n'avais plus qu'à donner le meilleur de moi-même. J'en veux constamment davantage, car je me dis toujours que je peux faire mieux." Cheikh Sarr commente : "J'avais cinq options à ce poste avant le début de la compétition, mais mon choix s'est porté sur elle. Lorsque j'ai décidé de la faire jouer, je lui ai dit de s'amuser et de prendre du plaisir. Je n'attends rien d'elle. Juste qu'elle joue son jeu." 

Diagne a scoré 5 points et pris 9 rebonds contre la Côte d'Ivoire, puis elle a cumulé 8 points, 9 rebonds et 2 contres face à l'Égypte. Affichant actuellement des moyennes de 6.5 points et 9 rebonds, Diagne admet que son objectif est de continuer à progresser au fur et à mesure du tournoi. Le chemin qui l'a menée jusqu'ici a été long. Elle raconte : "Je me souviens de la cérémonie d'ouverture. J'ai pleuré en voyant tous ces gens venus nous soutenir. J'étais si émue. Je suis fière d'être ici, de représenter le Sénégal, car j'aime mon pays et je veux aider mon équipe."

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