Publié le 10 Oct 2018 - 17:07
AG DES CHEMINOTS

Des heurts et des revendications

 

Hier, les esprits se sont échauffés, lors de l’Assemblée générale (Ag) des travailleurs de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf). Ces derniers, qui protestent contre le retard des salaires, le non-paiement des allocations sociales, la perte de vitesse notée sur le nombre de rotations qu’effectue le Petit train de banlieue (Ptb)… ont failli en venir aux mains.

 

Les nerfs étaient tendus et des voix se sont élevées, hier, lors de l’assemblée générale des cheminots qui fustigent le retard des salaires, le non-paiement des allocations sociales… La séance de discussions de l’Intersyndicale des travailleurs du rail, qui devait aboutir sur la suite à donner à leur mouvement d’humeur décrété avant la fête de Tabaski, a failli tourner à une bagarre interne. D’un côté, nous dit-on, il y a les souteneurs du directeur général favorable à la négociation. De l’autre, le camp des syndicalistes dévoués à la cause des cheminots qui ne veulent même pas entendre parler de dialogue.

Il a donc fallu plusieurs tours d’horloge pour calmer les esprits. Après les quelques remous, la réunion a pu reprendre. Mais toujours dans un contexte difficile, nous explique un cheminot qui a pris part à cette rencontre houleuse. ‘’Nous étions en mouvement avant la fête de la Tabaski. Nous avons décrété une grève de 48 heures, parce qu’il y a eu un désarroi total de la part des travailleurs. Il n’y avait plus d’espoir. Il n’y a plus aucune lueur d’espoir. Nous vivons la même situation. Mais, parmi nous, il y en a qui sont en phase avec la politique du directeur général. C’est ce qui a provoqué tous les remous constatés en pleine assemblée générale. Les nerfs se sont vraiment tendus’’, relate Babacar Gaye.

Conscient de la difficulté que traverse leur entreprise marquée par le retard des salaires, le non-paiement des allocations sociales… le membre du Syndicat unique des travailleurs du Rail (Sutrail) précise que les autorités n’ont jamais honoré leurs engagements. ‘’La Direction de Dbf est en train de nous faire tourner en rond. Le président de la République a plaidé pour le renouveau du chemin de fer. Maintenant, nous allons aller jusqu’au bout et exigeons une réponse claire’’, confie avec amertume le syndicaliste. Aujourd’hui, ce que réclame Babacar Gaye et Cie, c’est que l’État et leur direction leur disent ‘’toute la vérité’’ sur cette affaire. Selon lui, l’heure n’est plus aux promesses. ‘’Que notre ministre de tutelle arrête de faire des sorties pour essayer de nous leurrer. Nous lançons un appel à Abdou Ndéné Sall. S’il veut que les cheminots accordent du crédit à ce qu’il dit, il faut qu’il soit beaucoup plus sérieux sur ses déclarations. Très souvent, il nous dit que les machines vont arriver dans deux ou trois mois. Nous ne sommes pas à ce stade’’, fulmine à nouveau Babacar Gaye.

 Pour faire face aux autorités, les cheminots affûtent leurs armes et décident de travailler en synergie, afin que les pouvoirs publics leur édifient sur leur lendemain. ‘’Les travailleurs du rail commencent à s’inquiéter et à s’interroger. Depuis un certain temps, les autorités ne cessent de réduire l’activité ferroviaire avec l’arrêt du trafic de marchandises à Dakar-Bamako ferroviaire et la perte de vitesse notée sur le nombre de rotations au Petit train de la banlieue. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les cheminots à l’unanimité, sont inquiets’’, rapporte le syndicaliste.

Babacar Gaye révèle, par ailleurs, que ses camarades et lui n’hésiteront pas à effectuer un arrêt de travail pendant le Grand Magal de Touba et le Gamou de Tivaouane.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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