Publié le 3 Jul 2019 - 16:19
AGRESSION MORTELLE D’UN ELEVE A DJEDDAH THIAROYE KAO

La perpétuité requise contre un gang 

 

Le parquet a requis, hier, les travaux à perpétuité contre quatre personnes accusées d’avoir agressé mortellement un élève, près du bassin de Djeddah Thiaroye Kao, en 2012.

 

Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2012, Abdou Diagne était parti réviser chez un de ses camarades de classe. Mais, en cours de route, il est tombé sur une bande d’agresseurs qui lui a ôté la vie, à hauteur du bassin de rétention de Djeddah Thiaroye Kao. La mise de l’élève, qui était moulé dans un boubou ganilah, a fait qu’il été pris pour cible, alors qu’il n’avait que du matériel didactique dans son sac. Il résulte des éléments de la procédure que la victime a été tuée, car elle avait reconnu deux de ses bourreaux, puisqu’ils habitaient le même quartier à Djeddah Thiaroye Kao.

Du moins, c’est la déclaration servie à l’enquête par Amath Lô, la personne ayant fait tomber les autres accusés.

Arrêté après le drame, le susnommé a déclaré que l’agression a eu lieu après un match de football entre Deggo et Farba. Il était en compagnie d’Ameth Ndiaye, Alassane Lô, Mouhamed Rassoul et Aly Ndiaye, chez qui ils avaient fait un détour, de retour du stade. C’est de là qu’ils ont eu l’idée d’agresser et étaient tous armés de couteau.

Seulement, après avoir dépouillé l’élève, celui-ci a reconnu Alassane Lô et Mouhamed Rassoul. De ce fait, ils ont décidé de le tuer, pour ne pas être dénoncés.

Déroulant le film de l’agression, Amath Bâ a déclaré aux policiers que Rassoul avait maitrisé la victime, permettant à Aly Ndiaye de le poignarder au bas-ventre.

Eventré, Abdou Diagne a été retrouvé par ses voisins baignant dans une mare de sang, les tripes dehors. Il a succombé à ses blessures, au cours de son évacuation par son oncle.

Inculpés pour association de malfaiteurs, meurtre, vol en réunion commis la nuit avec violences et usage d’arme depuis le 12 décembre 2011, les accusés ont comparu hier devant la chambre criminelle.

Face aux juges, le principal accusateur est revenu sur sa déclaration. Amath Bâ a évoqué la thèse de la bagarre qui aurait opposé Aly Ndiaye à la victime. ‘’J’ignore l’objet de l’altercation. Tout ce que je sais est que moi-même j’ai été blessé, en tentant de les séparer’’, s’est défendu l’accusé. Comme il l’a fait lors de l’instruction à travers une correspondance adressée au juge en charge du dossier, Amath Bâ a également disculpé Alassane Lô et Mouhamed Rassoul.

D’ailleurs, ces derniers ont clamé leur innocence, accusant la police de les avoir chargés injustement. ‘’Je dormais, lorsque les policiers sont venus me réveiller, accompagnés d’Amath Lô qui, selon leurs dires, m’a cité dans l’agression’’, a laissé entendre Ameth Ndiaye qui a contesté avoir chargé Rassoul à l’enquête.

‘’Depuis 8 ans, je suis en prison et je ne cesse de prier pour la victime’’

Alassane Lô de déclarer : ‘’Amath Bâ m’a accusé sous la torture, mais je suis étranger aux faits, car j’étais chez des voisins. Cette affaire me fait mal au plus profond de moi, car depuis 8 ans, je suis en prison et je ne cesse de prier pour la victime. Je souffre, car en prison j’ai même subi une opération.’’

Le président de lui rétorquer : ‘’Au moins, vous avez la possibilité de vous soigner, alors que la victime n’est plus de ce monde.’’ 

Quant à Mouhamadou Rassoul Ndiaye, il a soutenu : ‘’J’ai été arrêté avec quatre autres personnes. Abdou Diagne était mon neveu. Les policiers m’ont accusé injustement. Ils m’ont cueilli chez moi. Je ne les fréquentais même pas. Sur le saint Coran, j’ignore les raisons de mon arrestation.’’

Le substitut du procureur, Saliou Ngom, de lui lancer : ‘’Si les autres ont été relâchés, c’est parce que la police n’avait pas de charge contre eux.’’

Pour le maitre des poursuites, la culpabilité des accusés ne fait l’ombre d’aucun doute. Par conséquent, ‘’ils méritent tous la guillotine, car étant nuisibles pour la société’’.

Ainsi, pour la répression, il a requis les travaux forcés à perpétuité.

La défense estime que l’acte commis est certes ignoble, mais faudrait-il que les véritables auteurs paient et il ne s’agit point de leurs clients. Selon les avocats, il n’existe aucune preuve dans cette affaire et les accusations d’un co-accusé ne peuvent pas en servir.

La chambre criminelle rend son délibéré, le 16 juillet prochain.

FATOU SY

Section: