Publié le 29 Mar 2019 - 00:05
AGRICULTURE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE AU SENEGAL

La nécessité d’améliorer le cadre institutionnel et juridique 

 

Le ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Equipement rural doit travailler pour l’amélioration du cadre juridique et institutionnel, afin de créer un environnement favorable à la synergie des actions du secteur. C’est qu’a souligné le représentant de la tutelle hier, Tanor Dieng, lors d’un forum sur l’adaptation de l’agriculture face au changement climatique.

 

En Afrique, 51 millions des ménages dépendent encore des systèmes de production agricole basés sur des petites exploitations alimentées par les eaux de pluie. Ce qui les expose à de ‘’graves risques’’, en raison du changement climatique. Cela pourrait plonger, selon les responsables de l’Alliance pour une agriculture climatiquement intelligente en Afrique, des dizaines de millions de personnes dans l’insécurité alimentaire et la pauvreté.

Ainsi, ils estiment que l’agriculture ‘’intelligente’’ face au climat (Climate Smart Agriculture) offre un chemin alternatif, en s’attaquant à ces défis multiples et interdépendants. ‘’Le ministère de l’Agriculture encourage le présent forum à engager une analyse approfondie des performances de notre tissu agricole, dans un contexte de changement climatique’’, souligne le représentant de la tutelle sénégalaise à cette occasion, Tanor Dieng.

Au fait, selon lui, ceci cadre ‘’parfaitement’’ avec les priorités définies par le Programme d’accélération de la cadence agricole (Pracas 2) qui a été élaboré pour la période 2019-2023. Il s’agit notamment de la gestion durable des terres, l’adaptation au changement climatique et l’amélioration de la résilience. ‘’Ce qui nécessite un bon programme de fertilisation des terres, de protection et de mise en valeur des terres salées. Pour ce faire, le ministre de l’Agriculture doit travailler pour l’amélioration du cadre institutionnel et juridique pour la création d’un environnement favorable à la synergie des actions’’, dit-il. Pour le représentant de Papa Abdoulaye Seck, les pays africains sont dans un processus de rattrapage dans le cadre du développement. ‘’Mais l’impact du changement climatique rend la facture beaucoup plus onéreuse et ceci demande du génie. C’est pourquoi on parle d’agriculture intelligente’’, renchérit M. Dieng.

En effet, d’après l’administrateur principal du programme du Nepad en Afrique de l’Ouest, l’ambassadeur  Amadou Diallo, les pays africains sont plus touchés par le changement climatique. ‘’Ses effets incluent l’augmentation des températures, la modification des régimes de précipitations, la hausse du niveau de la mer et de la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes. Tous ces phénomènes handicapent particulièrement le secteur agricole, qui représente 35 % du produit intérieur brut (Pib) et occupe une large partie de la population active. Mais, également, l’approvisionnement en nourriture et en eau. La résilience est donc une préoccupation majeure’’, rappelle-t-il.

La plateforme Csa

Donc, M. Diallo signale que, pour arriver à bout de ces fléaux, il est bon de rappeler, en pareille circonstance, la création, par le Nepad, de la plateforme Csa. Celle-ci vise à aider les systèmes agricoles africains à faire face au changement climatique de façon efficace. Ceci en réunissant les pays membres de l’Union africaine (Ua), les communautés économiques régionales (Cer), les représentants du secteur privé, de la société civile, etc., pour déterminer les intérêts et les opportunités des activités agricoles liées au changement climatique et encourager un dialogue entre la communauté Csa Afrique. ‘’Ce forum est donc une occasion unique de partage, d’apprentissage et surtout de renforcer la voie publique en faveur de la Csa. C’est le lieu, ici, de lancer un appel aux Etats membres, aux Cer et aux différentes parties prenantes. Afin qu’ils apportent toute leur contribution active à travers les riches échanges et débats qui se déroulent tout au long de cet activité’’, dit-il.

Créée par l’Agence de développement de l’Union africaine (Auda-Nepad) en 2015, l’Alliance Csa Afrique permet aux parties prenantes de partager leurs expériences, d’identifier les intérêts et les opportunités d’activités liées à l’agriculture, dans le contexte du changement climatique, et de favoriser le dialogue au sein de la communauté Csa africaine. Le thème du 3e Forum de l’Alliance pour une agriculture intelligente face au climat en Afrique est ‘’Vers une vision 25x25 - Faire le point sur l’agriculture intelligente face au climat en Afrique’’.

Toutefois, le représentant des partenaires au développement, Odd Arnessen, a précisé qu’il n’y a pas de ‘’solutions miracles’’ pour l’agriculture. ‘’Ce dont on a besoin, en plus des technologies agricoles sensibles au climat, c’est des systèmes de vulgarisation et aussi la facilitation d’accès aux marchés. Ce qui permettra aux différents producteurs d’écouler leurs productions. Au fait, l’agriculture sensible au climat est un concept beaucoup plus difficile à mettre en œuvre’’, précise-t-il.  

MARIAMA DIEME

 

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