Publié le 4 Sep 2013 - 15:10
AGRICULTURE

 Plus que 52% de Sénégalais dans le secteur

 

 

Premier secteur d'activité à l'indépendance avec 70% de Sénégalais, l’agriculture n'en mobilise plus que 52%. C'est ce que révèle le Réseau de chercheurs africains indépendants et non partisan (Afrobaromètre), hier, lors de la restitution d'une enquête sur l’agriculture au Sénégal et la gestion des terres, menée entre le 17 février et 20 mars 2013 l’enquête.

Cette enquête a pris en compte 1 200 Sénégalais âgés de 18 ans et plus. Elle vise a identifier d’éventuelles solutions alternatives, des évaluations de la qualité de la gouvernance et la performance économique.

Selon les résultats présentés par le professeur Mohamed Sall, membre du Réseau, ''aujourd’hui on ne retrouve que la moitié [des Sénégalais] qui s'active dans le secteur agricole. Aussi, la moitié de ce qui est produit est destinée à la consommation. Ce qui explique l’exode rural à travers les jeunes qui abandonnent l’agriculture''. Il ajoute que la quasi-totalité des Sénégalais (86%) pensent que la croissance économique devrait passer par des investissements importants en zone rurale et dans l’agriculture. Et 79% affirment que l’Etat devrait accorder davantage la priorité aux cultures vivrières (mil, riz, sorgho, etc.) et moins aux cultures des rentes (arachide, canne à sucre et coton).  M. Sall informe en outre qu'en matière d’accès à la terre, ''70% des Sénégalais, généralement les femmes, sont défavorables à la cession des terres aux étrangers''.

 

''Préservation de l’agriculture familiale''

 

Pour Mariama Sow, coordonnatrice Enda Pronade, l’objectif de l'étude est de donner des informations aux décideurs afin que les ressources soient préservées et faire de l’agriculture un levier économique fondamental.

''Nous voulons que les décideurs s’orientent vers l’agriculture familiale, c'est-à-dire faire de l’agro-business porté par des paysans avec une politique claire en terme de commercialisation, de renforcement de capacité'', a déclaré Mariama Sow. D'après elle, la culture vivrière ne doit pas être laissée en rade. Elle a invité les membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) à s’appuyer sur cette étude pour orienter leurs débats et conseils au gouvernement.

En réponse, le président de la commission du développement social au Cese, Ndane Diouf, a assuré que le gouvernement est en parfaite collaboration avec la population sur le problème de l’accaparement des terres. Il a défendu l’idée que l’agriculture familiale doit être protégée. Mais a-t-il soutenu, l’agriculture familiale et celle industrielle ou l’agro-industrie sont inséparables. Car, a-t-il argué, le pays a besoin d’exploiter ses terres afin de transformer une bonne quantité des récoltes en produit manufacturé pour exporter et aider la balance commerciale à être moins déficitaire.