Publié le 11 May 2020 - 11:46
AIDE A LA PRESSE

Les patrons de presse dénoncent une injustice

 

Entre les patrons de presse et le ministre de la Culture et de la Communication, rien ne va. La rencontre, organisée jeudi dernier par le Conseil pour l’observation des règles d’éthiques et de déontologie dans les médias (Cored) n’a pas réussi à calmer les tensions. ‘’Cette rencontre du jeudi 7 mai a, au contraire, montré les divergences de fond sur l’aide à la presse, entre le ministère et le patronat.

Elle a encore plus démontré l’incurie du ministre de la Culture et de la Communication qui ne connaît ni l’histoire de l’aide à la presse ni le cadre légal de celle-ci. Contrairement à une soi-disant compromission, le Cdeps (Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse au Sénégal) continue toujours de dénoncer les critères iniques de répartition de l’aide à la presse et de réclamer la publication d’un arrêté du ministre sur les bénéficiaires et les montants alloués’’, indique le patronat. Selon les patrons de presse, le ministre a à peine distribué 16 % de l’enveloppe de 1,4 milliard de F CFA octroyée par l’État du Sénégal au titre de l’aide à la presse 2020. Soit 225 millions de F CFA aux ‘’sept plus grandes entreprises de presse’’.

‘’Les autres entreprises de presse qui ne rentrent pas dans les critères du ministre des ‘7 plus grandes entreprises’ ont, elles, reçu des sommes dérisoires. Certaines entreprises de presse ont simplement été ignorées. L’aide à la presse a profité à tous, sauf aux entreprises de presse’’, dénonce le Cdeps. Cette situation est due, selon l’organisation, au fait que ce dernier souffre d’‘’une ignorance totale du secteur d’activités qu’il est censé manager par la méconnaissance des informations les plus élémentaires. A savoir, le nombre d’entreprises de presse au Sénégal, le capital des entreprises de presse et leur statut juridique, le chiffre d’affaires du secteur de la presse, le nombre de salariés des sociétés de médias au Sénégal et la contribution fiscale et sociale du secteur de la presse’’.

En outre, les médias de service public recevant des subventions de l’État, vu leur statut, les organes de presse qui ne sont pas érigés en entreprises de presse, certains éditeurs qui n’existent plus et ont cessé leurs activités ont également reçu leur part du gâteau.  ‘’En aucun cas, les fonds alloués à la presse privée ne sauraient être détournés par le ministère de la Culture et de la Communication, qui révèle ainsi son incapacité à définir et mener une politique de communication, pour répondre aux défis de notre développement économique et social. L’aide à la presse, matérialisée par la loi 96-04, est un acquis de haute lutte pour la presse privée, sous la houlette des ‘quatre mousquetaires’ (Babacar Touré, Abdoulaye Bamba Diallo, Mamadou Oumar Ndiaye et feu Sidy Lamine Niasse) alors porte-drapeau d’une presse privée émergente dans les années 90’’, rappellent les patrons de presse.

 

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