Publié le 20 Oct 2012 - 20:43
AIDE PUBLIC AU DEVELOPPEMENT

Quand les partenaires deviennent de mauvais élèves

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Les coopérations multilatérale et bilatérale se portent bien entre Sénégal et ses bailleurs. Mais, elles pourraient être meilleures, si les partenaires techniques et financiers se départissent de certains comportements. C’est ce qui ressort de l’atelier du Collectif des journalistes économiques (COJES) animé par la Cellule d’Appui et de mise en œuvre des Projets et Programmes (CAP) à Saly, du 17 au 20 octobre 2012.

 

Selon le dernier le Rapport annuel sur l’absorption des crédits sur ressources extérieures (RARE), le taux d’exécution du budget 2011 est de 73%. Malgré ce chiffre important, il s’avère que le taux reste en deçà du niveau nécessaire à une satisfaction significative de la demande sociale. Ainsi, le défi sur lequel se sont accordés les bailleurs et la partie sénégalaise est d’arriver rapidement à un taux d’absorption de 75%, nonobstant les contraintes qui empêchent d’absorber totalement les crédits mis à la disposition de l’Etat. Parmi elles, figurent les comportements des partenaires techniques et financiers qui peinent à se conformer aux principes de la Déclaration de Paris, selon le RARE.

Qu’il s’agisse de l’alignement, de l’Harmonisation ou de la responsabilité mutuelle qui fonde cette déclaration, des difficultés ont été notées du côté des partenaires qui ont du mal à laisser la partie nationale travailler librement, une fois que les objectifs sont clairement définis. Le rapport dénonce le recours systématique aux Avis de non objection (ANO) qui retardent les projets et freinent l’absorption des crédits. Et la persistance de procédures d’exécution des opérations sur financements extérieures qui excluent celles-ci des comptes de l’Etat et des tableaux économiques nationaux. C’est pourquoi, la CAP, qui est une structure d’appui conseil pour l’amélioration de sur l’absorption des crédits sur ressources extérieures, demande une responsabilisation effective de la partie nationale et le recours aux procédures de l’Etat dans l’absorption de ces crédits.

 

310 milliards de crédits absorbés en 2011

 

Car, les enjeux sont énormes. En effet, le Sénégal est l’un des pays qui bénéficient le plus de l’Aide public au développement (APD) en Afrique subsaharienne, car rien qu’en 2010, il a reçu environ 479 milliards FCFA. Ainsi, en 2011, l’exercice du RARE a permis de constater que 310 milliards de francs Cfa ont été décaissés par les partenaires pour 237 projets/programmes qui incluent les principaux projets et programmes publics de développement. De ce fait, dans un souci de plus de performance, la CAP a initié le prix Alpha qui prime, tous les deux ans, la meilleure équipe de Projet /Programme. Il vise à favoriser une émulation dans la recherche de la performance et promouvoir une culture vertueuse dans la gestion des projets et programmes. Concourent à ce prix, les équipes qui gèrent un projet d’une durée supérieure ou égale à 2 ans et dont un montant total supérieur ou égal à 300 millions F Cfa a été décaissé.

 

Le PN-PTFM, la femme au cœur de l’économie rurale

 

Au cours de cet atelier, le Programme national des plateformes multifonctionnelles pour la lutte contre la pauvreté (PN-PTFM) a été présenté. Il cible la femme et la jeune en milieu et permet une mécanisation d’activités telles que la mouture, le broyage, le décorticage (céréales, arachides en pâte). Faites manuellement, ces activités, selon le coordonateur du projet, Auguste Charles Turpin, prenaient à ces femmes jusqu’à 6 heures par jour, sans oublier leur caractère pénible. Aujourd’hui, le PN-PTFM permet aussi une fourniture de services énergétiques variés tel que le pompage mécanique de l’eau et la pré-électrification des infrastructures communautaires de santé et d’éducation.

A cet effet, le programme permet une création de richesses, l’accès aux services sociaux de base, ainsi d’améliorer les conditions de vie des populations en milieu rural. Car, les femmes bénéficiaires développent des activités génératrices d’argent principalement la transformation de produits alimentaires. Le programme cible les localités de 500 à 1500 habitants. A ce jour 165 PTFM ont été installés à travers le pays qui compte 14 000 villages. L’objectif selon M. Turpin est d’atteindre les 10%, c'est-à-dire 1400 villages.

 

Gaston COLY

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