Publié le 20 Apr 2014 - 20:24
ALGERIE

Bouteflika réélu sur un fauteuil avec 81,53%

 

Abdelaziz Bouteflika a été sans surprise réélu président de l'Algérie dès le premier tour de l'élection présidentielle jeudi avec 81,53% des voix, selon les résultats officiels annoncés vendredi. Son principal adversaire Ali Benflis obtient 12,18% tandis qu'Abdelaziz Belaïd est crédité de 3,36%, Louisa Hanoune 1,3%, Ali Fawzi Rebaine 0,99% et Moussa Touati 0,56%.

Le taux de participation pour ce scrutin qu'une partie de l'opposition, dénonçant par anticipation des fraudes, avait appelé à boycotter s'établit à 51,7%.

Cette victoire était attendue pour le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1999, qui va ainsi accomplir un quatrième mandat. Il enregistre un score inférieur à ceux de 2009 lorsqu'il avait atteint 90% et de 2004 lorsqu'il avait été élu avec 85% des suffrages.

A 77 ans, Abdelaziz Bouteflika, qui n'a pas participé à un seul meeting au cours de la campagne, est affaibli depuis un accident vasculaire cérébral en avril 2013. Jeudi, il a voté dans un fauteuil roulant dans son bureau du quartier algérois d'El Biar, ne faisant aucune déclaration et serrant brièvement les mains de quelques sympathisants avant de repartir.

Ali Benflis, le principal rival du président sortant, a rejeté par avance les résultats en dénonçant des fraudes, sans toutefois citer d'exemple. "Je ne reconnais pas ces résultats. Je condamne cette fraude", a déclaré peu après la fermeture des bureaux de vote l'ancien dirigeant du Front de libération nationale (FLN) et ancien Premier ministre.

Transition en douceur

Malgré sa faiblesse physique, Abdelaziz Bouteflika dispose toujours du soutien d'une large partie de la population inquiète de voir resurgir les violences islamistes qui avaient fait quelques 200.000 morts pendant la "décennie noire" des années 1990, après l'arrêt du processus électoral qui semblait en passe de porter au pouvoir le Front islamique du salut (Fis).

Sa réélection pourrait aussi permettre d'organiser une transition en douceur, une stratégie qui a les faveurs des Américains et des Européens soucieux de maîtriser les mouvements islamistes dans la zone saharienne.

Reuters