A quelques heures de la confrontation avec le Kenya, en match comptant pour la 3^e et dernière journée de la poule C de la Coupe d’Afrique des nations, 2019, le coach du Sénégal, Aliou Cissé, rassure sur le moral de ses joueurs et estime que ces derniers sont plus que jamais décidés à aller jusqu’au bout de la compétition.

Faiblesse mentale des sénégalais  évoquée par le coach du Kenya

‘’La mentalité reste le même. C’est le travail, la détermination, la concentration et la sérénité. On prépare tous les matchs pour les gagner. C’est un match effectivement décisif. Nous avons envie de rester ici pour montrer encore de belles choses, continuer l’aventure jusqu’au 19 juillet. C’est vrai que nous avons enregistré une défaite contre l’Algérie, mais, cela ne remet pas en cause notre objectif d’aller le plus loin possible dans cette compétition. Cette défaite contre les Fennecs est un avertissement. Nous nous sommes mieux préparés pour bien aborder le match contre le Kenya.

Mes homologues ont tendance souvent à s’attarder sur nous. Qu’ils s’occupent de leurs équipes. Qu’est-ce qu’ils connaissent de la mentalité des Sénégalais et de notre peuple ? Comment peuvent-ils dire qu’on n’a pas de mentalité. On est numéro 1 africain, depuis 3 ans. On est allé à la Coupe du monde, en 2018. C’est notre première défaite, depuis 4 ans sur la scène continentale. Je pense qu’une équipe qui n’a pas de mental ne fait pas ce qu’on est en train de faire. On ne peut pas juger les joueurs sur un match. Le jugement doit porter sur une compétition. Ce n’est pas fini pour nous. Nous sommes mobilisés et beaucoup plus forts que jamais. Contre le Kenya, on a envie de passer. C’est à nous de prouver que nous sommes une grande équipe. Je ne doute pas de la capacité de mes joueurs pour gagner. On sait que ça sera difficile, mais, on sera présent sur ce match de demain (Aujourd’hui lundi).

Enseignements tirés contre l’Algérie

‘’C’est toujours difficile de faire une analyse, juste après le match. Deux jours après, on se rend compte que le match n’a pas été si mauvais dans l’ensemble que ce que l’on imaginait. On a presque dominé les 25 premières minutes. On a pratiquement même dominé le match. Il y a eu un fait de jeu sur Sadio Mané. Je n’ai pas envie de revenir sur l’arbitrage que j’ai trouvé catastrophique. Il y a des choses sur l’arbitrage que je n’ai pas envie de dire, sinon, je serai suspendu à vie. Il faut aussi protéger l’intégrité de nos joueurs.

En deuxième période, on est revenu, en changeant de système mais, malheureusement, on a perdu le fil avec le but pris, après 5mn de jeu. Dans l’ensemble du match, on méritait d’égaliser, car il y a eu des opportunités. Le contenu n’a pas été mauvais. Ils nous ont causé des problèmes, surtout sur le côté droit où il y avait Moussa Wagué et Cheikhou Kouyaté. Ils ont essayé de nous presser là-bas. On n’a pas pu sortir les balles, comme il le fallait. A mon avis, il fallait jouer verticale en haut de leur bloc. Cela constitue de bons enseignements pour le futur.’’

Changement sur le plan tactique

‘’Je suis quelqu’un de très équilibré. Effectivement, il y a des choses qui n’ont pas fonctionné. Ce n’est pas pour autant qu’il faut faire une révolution, en l’espace de quatre jours. On a joué contre la Tanzanie, ça a très bien fonctionné. C’était pratiquement la même équipe. Contre l’Algérie aussi, il y a eu des choses qui n’ont pas fonctionné. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout remettre en cause. On va continuer à travailler, donner confiance encore à mes joueurs et les pousser à aller de l’avant. Il n’y aura pas une révolution, croyez-moi.’’

Infirmerie

‘’Les blessés constituent des inquiétudes. Alfred est forfait, de même que Youssouph Sabaly. En revanche, on peut récupérer Idrissa Gana Gueye et Ismaïla Sarr. Pour ce qui est de Salif Sané, il ne sera pas présent pour le match face au Kenya. Ce sera trop juste pour cette rencontre face au Kenya. Les blessures font partie du football professionnel. Salif Sané a un problème à la cheville. Alfred Ndiaye a reçu un coup et son genou a un peu bougé. Sabaly a été piétiné au niveau du tendon par l’algérien Riyad Mahrez. Il a eu une plaie. Idrissa Gana Guèye trainait une blessure pendant toute la saison. Elle s’est réveillée. C’est le cas aussi avec Ismaila Sarr, avec ses anciennes blessures. On a 23 joueurs. Nous avons certes des absents, mais d’autres sont là pour pallier. J’ai confiance à l’ensemble des joueurs. Gana et Ismaila Sarr n’étaient pas là lors du match contre l’Algérie. On espère les récupérer demain (lundi) face au Kenya.’’

Enjeu du match

‘’Gagner nous permettra d’être plus fort. Nous savons que cette équipe du Kenya est revigorée par une victoire contre la Tanzanie. Et comme j’ai l’habitude de le dire, c’est dans les grands matchs qu’on reconnaît les grands entraineurs et joueurs. Je ne doute pas de notre qualité et de ce que nous sommes en train de faire. J’ai assez de certitudes sur le potentiel que nous avons. Nous sommes capables de le faire et nous l’avons prouvé à plusieurs reprises, lors de matchs compliqués ou décisifs. Je ne sais pas pourquoi je devrais douter de la qualité de mes joueurs, mais surtout de la présence qu’ils ont sur ce match. Ils le savent très bien. Personne n’a envie de rentrer lundi ni mardi à Dakar. On a envie de continuer l’aventure. Nous savons qu’on ne doit pas perdre ce match-là, car ce serait synonyme d’élimination. Pour rester ici, il faut gagner contre le Kenya.’’

 Elimination du Sénégal

‘’Je ne suis pas dans cette optique d’élimination. Vous avez le droit d’analyser les choses telles que vous le voulez.  En soir de défaite, tout le monde peut faire sa propre analyse et expliquer ce qu’il veut. Mais, nous nous préparons à des victoires. On n’a jamais préparé une défaite contre l’Algérie. A chaque fois qu’on joue, c’est pour gagner. Le Sénégal peut être éliminé certes, au soir du lundi, mais cela ne fait pas partie de notre plan. Nous travaillons pour réussir ce challenge : gagner contre le Kenya.’’

Impact physique

‘’C’est trop dit d’avancer que le milieu du Sénégal n’a pas fonctionné, lors du match contre l’Algérie. Il faut revoir le match. C’est un match que j’ai regardé deux ou trois fois. Cette rencontre s’est jouée sur des détails. Le Sénégal pouvait marquer. On a perdu le fil conducteur, en deuxième période. Krépin Diatta a fait un bon match. Il faut l’encourager à aller de l’avant. C’est le cas de Pape Alioune et Alfred Ndiaye. Je ne remets rien du tout en cause sur la qualité de mon équipe composée de joueurs très forts et déterminés. On a hâte de se retrouver lundi pour montrer que ce qui s’est passé la dernière fois n’était qu’un accident.’’

Apport de Mbaye Niang

‘’Mbaye Niang est un bon footballeur. Le rôle principal d’un attaquant est de marquer des buts. Contre la Tanzanie, il s’est créé des occasions, mais ne les a pas concrétisées. Il sait qu’il peut compter sur moi. Je discute énormément avec lui, pour lui redonner cette confiance qui lui manque. Contre le Kenya, nous allons vers un match décisif. Je ne vous le cache pas, je réfléchis beaucoup plus sur ce poste. On verra ce soir (hier, Ndlr) à l’entrainement jusqu’à demain matin (aujourd’hui, Ndlr). D’ici le match, on verra.’’

Le Sénégal bête noire du Kenya à la Can

‘’Je ne crois pas trop à ces histoires de bête noire. Le contexte d’aujourd’hui est différent des années précédentes. L’équipe du Kenya, il y a 10 ans, n’est pas celle d’aujourd’hui. La dernière victoire du Sénégal sur cette équipe date de 2012. Le Kenya a beaucoup progressé. C’est pourquoi d’ailleurs cette équipe mérite d’être parmi les 24 équipes qualifiées. Pour les battre, il faut les respecter. Nous ne les sous-estimons pas, sous prétexte qu’on les a toujours battus. C’est un match sérieux pour le Sénégal. La meilleure façon de gagner est de respecter d’abord l’adversaire.’’

ABU BEKRY KANE (ENVOYE SPECIAL CAIRE)