Publié le 23 Oct 2016 - 13:05
ALIOUNE DIOUF (PERE DE NDIAGA DIOUF)

‘’Barthélémy Dias n'est pas un député, pour moi…’’

 

C’est un père amer et très critique qui se prononce sur le procès pour le meurtre de son fils Ndiaga Diouf. Alioune Diouf demande aux députés de lever l’immunité  de Barthélémy Dias afin qu’il réponde de la mort de son fils. Le père s’en prend également aux soutiens du maire-député.

 

Alioune Diouf, le père de Ndiaga Diouf, est très amer. "J'ai perdu mon fils. J'ai perdu un garçon très correct, très sage et très aimable. C'est mon fils, c'est moi qui l'ai éduqué et lui ai appris le métier de plombier. Il m'assistait beaucoup dans cette tâche et m'épaulait. J'ai 3 femmes et il les aidait toutes. À chaque Tabaski, il achetait un mouton pour sa mère et offrait de grosses sommes d’argent à ma troisième épouse. J'ai perdu celui qui m'assistait en tant que personne du 3e âge. J'en souffre’’, déclare le vieux éploré. Il dit ne réclamer qu’une seule chose : justice.

‘’Je ne veux rien d’autre. Celui qui l'a tué, on dit que c'est un député, mais je ne le considère pas comme tel. Quelqu'un qui tue une personne de son propre gré et qui se cache derrière son statut de député, je n'ai jamais vu cela de toute ma vie. Cela n’existe nulle part qu’au Sénégal. Barthélémy Dias n'est pas un député pour moi, il a tué mon fils pour se cacher derrière une immunité. Je lance un appel aux autres députés pour qu'ils lèvent son immunité parlementaire et le plus vite possible afin qu'il soit jugé. Je demande qu'il soit jugé",  martèle M. Diouf.

Le père de Ndiaga Diouf assure qu’il ignorait que son fils se rendait, le jour du drame, dans un lieu où il pouvait perdre la vie, sinon il lui aurait intimé l'ordre de ne pas y aller. ‘’Il n'a jamais fait de choses de ce genre depuis qu'il est né. Peut-être qu'il a été entraîné par une mauvaise fréquentation. On était dans un chantier en train de travailler, la veille de sa mort. A la tombée de la nuit, il m'a invité à dîner avant de rentrer. Après avoir mangé, et puisqu'on avait des difficultés à trouver un moyen de transport, je lui ai demandé de rentrer séparément, puisque nous n’allions pas dans la même direction. Je suis parti. Le lendemain jeudi, vers 14 heures, on m'a appelé pour dire que Ndiaga a reçu une balle’’, se souvient-il.

Il dit s’être rendu à l'hôpital Fann pour voir son fils. ‘’Mais, c'était impossible, car il faisait déjà nuit. Je suis rentré à la maison pour repartir le vendredi matin. Quand je suis arrivé à l'hôpital, on me l'a montré. Je l'ai reconnu et je suis parti.’’ Alors, le vieux Alioune Diouf déclare ne pas comprendre  certaines réactions. ‘’Ce qui m'étonne, c'est que tout le monde a vu Barthélémy Dias avec son arme et lui-même a dit qu'il avait tiré sur trois personnes. C'est un aveu. Il a reconnu avoir tué quelqu’un. N'empêche, il est soutenu par certaines personnes.’’ ‘’J’ai vu qu’on le félicitait au Tribunal. Pour moi, tous ceux qui soutiennent ou félicitent Barthélémy Dias sont des tueurs au même titre que lui. Il faut être un meurtrier pour en féliciter un autre. C'est ce que je pense.’’

CHEIKH  THIAM  (AVEC DAKARACTU)

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