Publié le 18 Aug 2018 - 00:42
ALLA DIENG, SECRETAIRE PERMANENT DE L’UNACOIS YEESSAL

‘’Il n’y aura pas de pénurie et les prix sont stabilisés’’

 

En prélude à la fête de la Tabaski, l’Unacois Yessal et le ministère du Commerce ont tenu hier une réunion de coordination. Au sortir de cette réunion, le Secrétaire permanent de ladite organisation a tenu à rassurer les populations sénégalaises quant à l’approvisionnement suffisant du marché en denrées. Selon Alla Dieng, des stocks de 23 500 tonnes de pommes de terre et plus de 24 000 tonnes d’oignons sont en réserve.

 

Vous avez tenu hier une réunion avec le ministère du Commerce. Pouvez-vous nous faire l’économie de cette rencontre ?

La réunion a été présidée par le directeur de cabinet du ministre. C’était une réunion de routine à la veille de la Tabaski. C’était une rencontre entre producteurs, commerçants et services étatiques pour jauger la situation de l’approvisionnement des denrées de première nécessité, tels l’oignon et la pomme de terre qui sont très prisés en pareilles circonstances.

Y a-t-il des inquiétudes à se faire par rapport à l’approvisionnement correct du marché en denrées pour les besoins de la Tabaski ?

D’abord, rassurez les consommateurs qu’il n’y aura pas de pénuries et les prix sont stabilisés. Au moment où vous lisez ces lignes, il y a des stocks de 23 500 tonnes de pommes de terre et plus de 24 000 tonnes d’oignon. Nous condamnons la spéculation d’où qu’elle puisse venir et la loi du marché sera de mise. C’est-à-dire que si le produit est à foison, il n’y aura pas de hausse de prix. S’il se raréfie, les prix augmenteront, mais tel n’est pas le cas à l’heure actuelle.

N’y a-t-il pas de risque de flambée des prix de ces denrées comme on le voit souvent à l’approche des fêtes ?

Cela arrive souvent avec récurrence, mais cette année, il faut reconnaître que les producteurs ont relevé un grand défi, c’est celui de pouvoir satisfaire la demande nationale avec une bonne qualité des produits.

Ces temps-ci, il a été noté une recrudescence des incendies dans les marchés. Comment appréciez-vous cela ?

Vous avez raison. Il s’agit là d’un grand problème que nous déplorons tous. Il y a trop d’incendies de marchés ces dernières années. Et cela continue malheureusement. Cependant, les responsabilités se situent à plusieurs niveaux. Et il y a lieu de s’inquiéter puisque les incendies ont touché toutes les villes du Sénégal. Il y a les responsabilités respectives de l’Etat, des mairies et des commerçants. Nous devons construire des marchés modernes, à l’ère du temps, avec un changement comportemental individuel des commerçants et autres acteurs, tels les tailleurs.

Qu’est ce qui, selon vous, est à l’origine de cela ?

On nous parle de courts-circuits, de bombonnes de gaz ici ou là et souvent des mégots de cigarettes jetés…. Donc, c’est nous d’abord. Ensuite, le constat général est que nos marchés sont sales et vétustes. Nous devons les moderniser à l’instar de ceux des pays du monde que nous avons l’habitude de visiter.

Qu’en disent les autorités étatiques ?

La direction de la protection civile est plus qu’interpellée, mais il y a aussi la Senelec qui ne devrait pas fournir de l’électricité si les normes ne sont pas respectées. Les fils s’enchevêtrent sous les toits des marchés comme des toiles d’araignées et ce n’est pas normal.

Ces incendies surviennent souvent dans des marchés où l’idée de déguerpissement des marchands est agitée. Est-ce que finalement, il n’y a pas des mains derrière ?

Je ne peux le dire. Si c’est le cas, c’est gauche. Il y a le cas du marché de Sandaga qui est un exemple patent. Jusqu’à présent, on ne sait pas ce qui s’était passé. C’était un haut lieu du tourisme et un patrimoine du Sénégal et de l’Afrique. C’est désolant à voir maintenant.

PAR ASSANE MBAYE