Publié le 4 Oct 2017 - 22:58
ALY NGOUILLE NDIAYE (MINISTRE DE L’INTERIEUR)

‘’L’Etat du Sénégal est souverain’’

 

Yavuz Selim ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres. Et elle n’est pas seulement embarrassante pour Serigne Mbaye Thiam. La question a aussi rythmé, hier, la visite du nouveau ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye à ses services.

 

Yavuz Selim, cette patate très chaude entre les mains du gouvernement sénégalais. Abdoulaye Daouda Diallo doit s’estimer heureux d’avoir évacué la place Washington avant que les déflagrations de Gulen ou des Français ‘’nouveaux actionnaires’’ ne l’aient trouvé sur les lieux. Son successeur Aly Ngouille Ndiaye,  en marge de la visite des services de son département, a eu hier toutes les peines pour répondre à cette question d’actualité qui cristallise toutes les actions, de Dakar à Ziguinchor, en passant par Saint-Louis, Thiès et Kaolack.

Pourquoi le retrait de l’autorisation de Baskent Egetim ? ‘’Ce qui s’est passé en Turquie, tout le monde l’a vu. Avec les difficultés survenues dans ce pays, le gouvernement du Sénégal est revenu sur l’agrément qu’il avait accordé à l’ONG Baskent Egetim, titulaire du statut de déclarant responsable du groupe Yavuz Selim. N’ayant plus d’agrément, cette association ne peut plus exercer des activités au Sénégal. C’est aussi simple que ça’’, répond-il avec assurance. Alors, M. le Ministre, diriez-vous, comme le gouvernement turc, que derrière Yavuz Selim, il y a des terroristes ? La réponse est on ne peut plus sèche. ‘’C’est votre appréciation. Ne faites pas dire au gouvernement ce qu’il n’a pas dit’’, s’emporte le ministre, sans aucune autre précision.

Ainsi, la question reste entière. Le gouvernement refuse toujours de dire à l’opinion ce qu’il reproche à Baskent Egetim. En tout cas, précise Aly Ngouille Ndiaye, cette dernière n’est plus habilitée à accueillir des élèves sur le territoire sénégalais. Mais l’Etat, selon le ministre  de l’intérieur, n’a pas oublié ses ‘’enfants’’ qui se sont déjà inscrits à Yavuz Selim. ‘’Pour ne pas les pénaliser, des discussions sont en cours, entre le ministère de l’Education et l’administration de l’école.

Deux solutions étaient envisageables. Soit  confier l’établissement à Maarif qui est une fondation appartenant à l’Etat turc, soit le placer sous administration provisoire de l’Etat. Et je pense que nous allons vers cette dernière proposition pour que les enfants puissent démarrer leur année scolaire en même temps que tous les élèves du Sénégal’’, explique le premier flic du pays qui ne veut nullement entendre parler de précipitation. ‘’Il n’y a pas eu de précipitation. L’école devait être fermée depuis l’année dernière. Nous ne l’avons pas fait pour ne pas pénaliser les élèves’’, déclare-t-il.

A ceux qui parlent de diplomatie de suivisme et de décision influencée par Ankara, le patron de la police rétorque : ‘’L’Etat du Sénégal a dépassé ce stade. Nous sommes un pays souverain.’’ 

 MOR AMAR

 

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