Publié le 18 May 2018 - 23:08
AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE DES ENTREPRISES ET DES MENAGES

Le 2nd compact du Mcc mise tout sur l’électricité

 

La signature du 2nd compact du Millennium Challenge Corporation (Mcc) contribuera ‘’fortement’’ à l’amélioration de la productivité des entreprises et des ménages qui rencontrent des difficultés d’accès et du coût de l’électricité. C’est ce qu’a estimé, hier, le ministre du Pétrole et des Energies, Mansour Elimane Kane, lors d’un atelier sur la question.

 

Le Sénégal a été désigné comme pays éligible pour un second compact du Millennium Challenge Corporation, en décembre 2015. C’est la première fois, en Afrique, qu’un pays a deux compacts successifs. Ceci compte tenu de la bonne évaluation de sa fiche politique et de l’amélioration de ses performances au cours du premier. Toutefois, une série d’études économiques quantitatives de cette agence américaine ont révélé des problèmes tels que le coût élevé de l’énergie, le faible accès à l’électricité en zones rurale et périurbaine, des politiques réglementaires et administratives peu favorables à l’environnement des affaires, etc.

En effet, selon les responsables du Mcc, le coût élevé de l’énergie et le faible accès à l’électricité ont pour effet une ‘’production restreinte’’ ainsi que des opportunités économiques ‘’réduites’’ pour les ménages et le secteur privé. ‘’Je demeure convaincu que lever cette contrainte avec la mise en œuvre du second compact que nous avons l’ambition de signer avec le Mcc, en décembre 2018, contribuera fortement à l’amélioration de la productivité des entreprises et des ménages’’, a dit le ministre en charge du Pétrole et des Energies, Mansour Elimane Kane.

Il a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de présentation des rapports préliminaires des études de faisabilité sur les infrastructures par rapport à ce projet. Le cadre administratif ‘’complexe et contraignant’’ ainsi que les obstacles réglementaires et législatifs augmentent, selon les acteurs, le coût des intrants, réduisent la rentabilité des entreprises et brident l’expansion et la modernisation des entreprises nationales. Ce qui les empêche d’adopter des modes de production ‘’plus sophistiqués, plus efficaces’’ ou de passer  à des échelles de production supérieures.

En réalité, le ministre admet qu’il y a des défis auxquels le gouvernement fait face dans ce processus. Le premier, c’est de tirer ‘’le maximum de profit’’ du marché de l’électrification du West Africa Power Pool qui sera opérationnel à partir de l’année prochaine. ‘’Nous devons bâtir et capitaliser les ressources pétrolières et gazières sur la base d’un système à partir de 2021. Mais aussi offrir un environnement d’affaires favorable de sorte à garantir l’attraction de l’investissement privé dans tous les secteurs, notamment celui de l’énergie’’, a-t-il ajouté. Notamment, pour que le compact soit un levier pour attirer le secteur privé international. Enfin, la mise en œuvre des réformes idoines qui accompagnent ces différents changements fait partie des challenges pour l’Etat, dans cette transformation.

‘’Ce compact unisectoriel est consacré à 100 % à l’énergie’’

 Dès lors, 4 projets ont été élaborés pour y arriver. Il s’agit, notamment, de la diversification des ressources de production, de l’optimisation du parc et de la gestion de la demande qui visent à réduire le coût de l’énergie pour les ménages et entreprises par la réduction de celui du service de l’électricité et de la Senelec. L’amélioration de l’accès à l’électricité en milieu rural et périurbain pour promouvoir le développement des chaines de valeur et l’accès à l’électricité dans les zones isolées en termes de densité de charges, est aussi l’un de ces objectifs. Sans oublier la modernisation et l’extension des réseaux de transport et de distribution, et en même temps le renforcement du cadre légal et la capacité des acteurs.

 ‘’Ce compact unisectoriel est consacré à 100 % à l’énergie. Je tiens à préciser que le Mcc est un don et non un prêt qui est non seulement innovateur dans sa structure, mais aussi dans sa mise en œuvre, faisant appel au secteur privé’’, a expliqué Mansour Elimane Kane. C’est-à-dire, il doit être un levier pour faire appel aux partenaires techniques et financiers au privé international pour la continuation dans le financement des projets de l’énergie. ‘’Ce qu’on souhaite, c’est qu’après ce compact qui durera 5 ans, qu’il n’y ait plus un seul petit problème lié à l’électricité. C’est seulement en ce moment que le compact aura réussi’’, a-t-il fait savoir.

Il convient également de souligner qu’à la suite de sa sélection, le gouvernement du Sénégal a créé l’Unité de formulation et de coordination du second programme Mca-Sénégal (Ufc-Mca) pour conduire le processus de formulation du second compact au nom du gouvernement.

MARIAMA DIEME

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