Publié le 2 Dec 2017 - 13:03

Amnesty International

 

La situation des Droits de l’Homme en Mauritanie inquiète Amnesty International. La branche de Transparency International, dans une déclaration parvenue hier à ‘’EnQuête’’, exige des autorités mauritaniennes la libération immédiate et sans conditions des cinq défenseurs des droits humains membres de collectifs de veuves et d’orphelins, arrêtés lors de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance du pays. Selon cette organisation de défense des droits humains, ‘’depuis le 28 novembre, ces activistes sont détenus, sans accès à un avocat, dans les locaux du commissariat de la ville de Kaédi, au sud du pays’’. A en croire Amnesty International, ils ont été arrêtés pour avoir simplement brandi des banderoles et distribué des tracts appelant à l’ouverture d’enquêtes et de poursuites pénales à l’encontre de personnes qu’ils accusent d’être responsables des exécutions extrajudiciaires commises entre 1989 et 1991, lors du passage du cortège présidentiel, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance du pays.

...‘’L’arrestation et la détention arbitraire de ces activistes constituent un rude coup porté à la liberté de manifestation pacifique et d’expression en Mauritanie, et une manœuvre d’intimidation visant à réduire les défenseurs des droits humains au silence’’, a déclaré François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. Selon ce dernier, ‘’ces veuves et orphelins n’ont fait que demander justice pour leurs maris et leurs pères, en engageant des actions pacifiques pour faire entendre leurs voix’’. ‘’Ils n'auraient jamais dû être arrêtés. Ils doivent être libérés immédiatement et sans conditions’’, fulmine-t-il. Non sans faire remarquer que ‘’trois veuves dont Maïmouna Sy, Secrétaire générale du Collectif des veuves du passif humanitaire, figurent parmi les personnes toujours en détention. Son époux a été tué dans la localité d’Inal (Ouest) le 28 novembre 1990. Agée de 67 ans, Maïmouna Sy souffre de diabète et d’hypertension’’.

...Selon cette organisation des Droits de l’Homme, ‘’les autorités mauritaniennes utilisent régulièrement les lois relatives à l’ordre public, à la rébellion et à l’appartenance à une organisation non reconnue, pour engager des poursuites à l’encontre des défenseurs des droits humains, en particulier des militants luttant contre l’esclavage et la discrimination à l’égard de minorités’’. Elle révèle que ‘’deux militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (Ira-Mauritanie) sont toujours en détention dans la prison de Bir Moghrein, située à 1 100 km de Nouakchott, loin de leurs avocats et de leurs familles’’. A en croire ses responsables, ces droits-de-l’hommiste à qui les autorités mauritaniennes reprochent d’avoir participé à une manifestation dans un bidonville de Nouakchott, auraient subi des actes de tortures et d’autres mauvais traitements’’. 

 

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