Publié le 27 Sep 2016 - 17:59
ANNÉE SCOLAIRE APAISÉE

L’Etat balise le chemin...

 

Les différents acteurs de l’Education nationale se sont retrouvés hier à Saly, dans le cadre d’une rencontre pré-rentrée. Ce séminaire de 3 jours va leur permettre de faire le diagnostic des maux qui gangrènent le système éducatif.

 

La rentrée des classes, c’est dans quelques jours. Mais déjà, les acteurs se préparent à jeter les bases d’une année scolaire paisible. Le syndrome de ces dernières années est encore là. Pour éviter ce spectre, l’ensemble des acteurs de l’Education nationale se sont réunis hier à Saly  pour ‘’restaurer la confiance’’ entre le ministère et les syndicalistes afin d’établir un système éducatif stable. Le pari de la confiance, le gouvernement du Sénégal veut le réussir, rassure le ministre de l’Éducation nationale.

D’après Serigne Mbaye Thiam, la volonté du gouvernement est de casser le cercle infernal d'années scolaires avec des perturbations. Il s’agit à son avis de créer un déclic pour aller vers une année scolaire apaisée. ‘’Depuis une décennie, notre pays ne connaît pas une année scolaire sans perturbation. Soit il s'agit de débrayages, soit de grèves avec des situations variables. Notre pays ne peut pas accepter la fatalité que chaque année scolaire doit connaître des grèves et des débrayages’’, se désole-t-il.

En effet, pour arriver à une année sans perturbation, il urge, dit-il, de ‘’réduire les sources d’incompréhension’’ entre les acteurs et de faire face à la prolifération des syndicats, principale source de dispersion des canaux de formulation des préoccupations et attentes dans le secteur. Ainsi, dans cette même logique, le président du Comité du dialogue social/secteur éducation et formation, Mamadou Diop Castro, invite tout le monde à sortir du cercle pernicieux des actions et des réactions et œuvrer à la signature d’un pacte de stabilité pour rompre avec la logique de perturbation qui gangrène le système éducatif.

‘’Sauver l’école’’

Pour cela, l’ancien secrétaire général de l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (UDEN) est d’avis qu’il y a nécessité d’avoir des attitudes et des comportements de nature à créer une mise en confiance et à développer une solidarité active entre les secteurs de l’éducation. ‘’C’est ce qui devrait permettre un bon déroulement des apprentissages et l’avènement d’un système éducatif performant autour des performances des élèves mais aussi des rendements des enseignants’’, croit dur comme fer M. Diop. Face aux crises récurrentes qui affectent le système éducatif, Serigne Mbaye Thiam juge que le pays doit avoir plus d’ambitions que cela. ‘’Nous devons sauver l’école au lieu de nous contenter de sauver l’année scolaire’’, dit-il. Il constate que les résultats escomptés tardent à être atteints. Toutefois, pour aller vers un sauvetage de l’école publique sénégalaise, le ministre prévoit des réunions mensuelles avec les enseignants.

Aussi, pour Serigne Mbaye Thiam, ce n’est pas une utopie de croire que les problèmes du système éducatif peuvent être pris en compte de manière holistique par la famille éducative. Il reste convaincu que cela peut se faire. ‘’Il ne faut pas dire que c'est impossible, c'est difficile. On n'est pas dans un face-à-face sinon ce serait un échec. On est dans une démarche de construction", rappelle-t-il.

‘’Nous ne pouvons pas démarrer en posant des conditions’’

Toutefois, pour commencer ce dialogue, le ministre a écarté toute démarche qui peut nuire à l’initiative d’arriver à un système éducatif apaisé. ‘’Nous ne pouvons pas démarrer la rencontre en posant des conditions mais comme je l'ai dit, le ministère de l'Education, comme le gouvernement, doit être dans une posture d'écouter les uns et les autres et de les prendre en compte. Il faut sortir du face-à-face pour nous dire ensemble comment chaque partie peut prendre les préoccupations de l'autre pour qu'on arrive à des solutions. C'est un changement de paradigme qu’il faut avoir’’, invite Serigne Mbaye Thiam. 

AIDA DIENE

 

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